Le Conseil des ministres, qui s’est tenu le mercredi 18 septembre 2024, a adopté un nouveau diplôme. Il s’agit du Certificat de Qualification aux Métiers (CQM).
Dans un entretien, Tuo N. David, directeur de l’Apprentissage et de l’Insertion professionnelle au Ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, situe les enjeux de l’institution du CQM par le Gouvernement.
« Je suis Tuo Nangalourou David, directeur de l’Apprentissage et de l’Insertion professionnelle au Ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage.
Le Certificat de Qualification aux Métiers (CQM) est un nouveau certificat, un nouveau diplôme introduit par l’État de Côte d’Ivoire pour attester des compétences acquises par tous ceux qui sont dans les Unités de formation artisanale ou informelle. C’est un certificat qui vient en remplacement des
Attestations de fin d’apprentissage traditionnelles.
C’est un outil qui vient valoriser toutes les compétences acquises par ceux qui ne sont pas dans le système formel. Le CQM atteste donc de leurs compétences et leur permet d’avoir un diplôme au même titre que ceux qui sont dans les établissements. Il s’agit d’un diplôme qui valorise toute cette jeunesse qui est en marge de nos écoles et à qui l’on donne une seconde chance de pouvoir continuer à espérer et à se former.
Cette attestation a deux grandes dimensions.
Au niveau sociologique, il s’agit d’une reconnaissance de cette frange de la population qui est en apprentissage auprès des artisans, dans les ateliers de couture, les salons de couture, les garages et autres unités commerciales et de production. À ces jeunes, naguère considérés comme « perdus », l’État de Côte d’Ivoire donne de la valeur à travers ce nouveau dispositif.
Au même titre que ceux qui vont à l’école, ces jeunes feront leurs années d’apprentissage et passeront un examen sanctionné par un diplôme reconnu par l’État de Côte d’Ivoire. Ils pourront alors intégrer différents corps de métiers et d’organisations professionnelles.
Un enfant déscolarisé n’est donc pas perdu, car il a la possibilité d’être mis en apprentissage d’un métier, et pouvoir ensuite s’insérer au niveau professionnel, après avoir acquis des compétences.
Ceci est important, quand on sait que dans le milieu artisanal, l’apprentissage, l’installation, l’auto-emploi, l’entrepreneuriat sont plus aisés.
L’Enseignement général et la Formation professionnelle ne sont pas accessibles à tous. Le fait que le Gouvernement institue ce diplôme est une reconnaissance de la formation que dispensent les maîtres d’apprentissage. C’est la valorisation de toute cette main-d’œuvre qui contribue au développement de l’économie nationale.
Le Certificat de Qualification aux Métiers (CQM) va permettre d’instituer les Matrices de compétences. Ce sont, en effet, des référentiels de formation où sont listées l’ensemble de compétences que doit avoir un apprenti avant d’aller se présenter à l’examen. Pour ce faire, tous les patrons qui entendent présenter leurs apprentis à l’examen devront eux-mêmes se mettre à jour. Car, en utilisant la matrice de compétences, ils peuvent se rendre compte qu’il y a une compétence qu’ils n’ont pas. En pareil cas, les services du Ministère vont mettre à jour le patron, qui, à son tour, va former l’apprenti.
Ce système implique donc une mise à niveau général de tous les dispositifs de production, de formation au niveau artisanal et dans les petites unités industrielles. Ces artisans pourront restructurer davantage leurs unités de production industrielle afin d’accroître leurs gains financiers sur les marchés.
Il ressort de nos échanges avec la Chambre des Métiers que les apprentis, à ce jour, sont estimés à environ 600 000. Ce sont donc tous ces jeunes, y compris leurs maîtres d’apprentissage, ainsi que des personnes qui font des métiers connexes qui sont concernées. L’impact avec le CQM sera réel », a déclaré monsieur Tuo Nangalourou David.