Il est 11h54 lorsque la BRI KOROGHO reçoit un appel inquiétant : DAGNOGO Alamory a disparu.
La dernière fois qu’on l’a vu, il était avec D M son ami et D S, un marabout connu dans la région. Très vite, l’enquête s’enclenche. D M est interpellé. Assis en face des enquêteurs, il raconte :
« On est allés voir D S pour se soigner. Il est parti en brousse avec Alamory et il est revenu seul. »
Curieux, il demande où est son ami. Le marabout répond d’une voix calme : « Il se lave. Toi aussi, viens, on va laver ton médicament. »
Mais en brousse, D M voit le marabout creuser un trou. Pris d’une peur glaciale, il s’enfuit.
Les enquêteurs, eux, n’ont aucun doute : il faut retrouver donc D S le fameux marabout.
Les enquêtes mènent à Vavoua. Une équipe s’y rend discrètement. Sur place, l’homme est arrêté sans un mot.
En salle d’audition, il nie. Puis ses yeux se baissent, sa voix change : « Oui… je l’ai tué. »
Il raconte qu’alors que DAGNOGO se lavait, il l’a frappé d’un coup de houe, avant de cacher le corps sous des feuillages.
Guidés par le suspect, les hommes de la BRI KORHOGO découvrent le cadavre, déjà rongé par le temps. La famille confirme : c’est bien lui. Mais l’horreur ne fait que commencer.
Le lendemain, une dame au nom de C S franchit la porte de la BRI. Elle déclare que son mari est parti avec D S le marabout il y a trois mois et n’est jamais revenu. Confronté, le marabout avoue encore :
« Je l’ai assommé, le corps est sur la route de Ferké. »
La dépouille avait été retrouvée en juin à cet endroit. Pressé par les questions, D S le marabout lâche une liste :
– Coulibaly Zietigui Zoumana,
– Koné Zie Moussa,
– Ouadraogo Ibrahim,
– Sangaré Mory,
– Ouattara Ngolo Souleymane,
– Ouattara Salimata.
Les corps sont retrouvés en brousse, en décomposition. Les familles les identifient un à un grâce aux vêtements.
Le mobile ? L’argent et le sang.
« Parfois pour leurs motos, leur argent, leurs téléphones. Parfois pour le sang. »
Sur Zoumana : 250 000 francs CFA.
Sur Mory : 150 000 franc CFA
Et pour Salimata, l’aveu est glaçant :
« J’ai pris son sang et coupé ses parties intimes pour les envoyer au Burkina Faso.»
Le marabout tueur a été conduit au parquet de Korhogo. L’affaire laisse derrière elle une ville en état de choc et des familles en deuil.