Le ministre Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement, s’est exprimé ce mercredi 23 avril 2025 au sujet de l’absence de certaines figures politiques importantes sur la liste électorale.
Interrogé à l’issue du Conseil des ministres, il a précisé la position de l’exécutif face à cette situation.
« Nous sommes en train de bâtir un État de droit. Quand on regarde d’où vient notre pays, avec toutes les violations répétées de nos textes que nous avons connues depuis, je dirais, au moins les années 1995, il était important de revenir aux fondamentaux : le respect des textes et des institutions. Dans tous les cas évoqués, le droit a été dit.
Nous avons deux instances qui gèrent les questions électorales : la CEI et le Conseil Constitutionnel. Concernant la CEI, toutes les décisions sont prises de façon collégiale, ce qui signifie qu’elles résultent du consensus entre tous les membres.
Il est facile de voir partout la main de l’État, mais je peux vous assurer que le président de la République est engagé dans la construction d’un véritable État de droit, un État respectueux de sa Constitution, de ses textes et des décisions de justice. C’est cela, le véritable enjeu.
Je peux comprendre que certains opposants, dans leur désarroi, aient tendance à soupçonner des manipulations. Mais dans un pays démocratique, ce n’est pas ainsi que l’on perçoit les décisions judiciaires. La juge a rendu une décision dans le cas Thiam. Nous la respectons.
Cette décision s’appuie sur l’application de l’article 48, qui n’en est pas à sa première utilisation dans notre pays. Et personne, ici, ne peut remettre en cause les compétences du Professeur Francis Wodié, notamment en matière de droit constitutionnel. C’est lui qui a rendu cet arrêté.
Je veux simplement inviter chaque citoyen à respecter les textes de notre pays. C’est ainsi que l’on construit un État de droit : en se conformant aux décisions de justice et aux lois qui régissent le bon fonctionnement de la nation.
Ce n’est pas au Chef de l’État de décider qui peut ou non participer à une élection. Des institutions existent pour cela. Il faut que nous sortions de cette vision archaïque d’une république bananière.
Désolé, si mes mots sont durs. Mais certains, parce qu’ils se sont livrés à des manipulations politiques par le passé, voient aujourd’hui de la manipulation partout.
Ce dont je peux vous assurer, c’est que le désordre ne sera pas toléré. Si le Président Gbagbo lance un mot d’ordre en faveur de la paix et de la construction du pays, il n’y aura aucun problème. Mais dans tous les cas, aucun désordre ne sera accepté.
Depuis 2012, les Ivoiriens vivent en paix et en sécurité. Le désordre ne sera pas toléré. Ce n’est pas une menace, mais un conseil », a-t-il indiqué.
Il faut noter que le candidat du PDCI, Tidjane Thiam, considéré comme un sérieux prétendant à la prochaine élection présidentielle, a été radié de la liste électorale par la justice le mardi 22 avril 2025.
Bien avant lui, d’autres opposants avaient déjà été radiés de la liste électorale, notamment l’ex-président Laurent Gbagbo, son ancien bras droit Charles Blé Goudé, ainsi que l’ancien Premier ministre et ex-chef rebelle Guillaume Soro, actuellement en exil, en raison de condamnations judiciaires.