À trois mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, le chef d’État sortant Alassane Ouattara rencontre Emmanuel Macron.
En effet, selon les informations de plusieurs médias dont l’Agence Africaine de la Presse, les deux dirigeants vont se voir à l’Élysée ce 16 juillet 2025. Et ce alors que l’élection présidentielle est prévue le 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire.
Pour rappel, le chef de l’État ivoirien, âgé de 83 ans, n’a pas encore confirmé sa candidature pour un quatrième mandat.
L’entretien entre les deux présidents se déroule donc dans un contexte électoral particulièrement tendu. Et pour cause, plusieurs figures politiques majeures, dont Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, ont été exclues de la liste électorale. Cette situation génère des inquiétudes sur la stabilité du processus démocratique ivoirien.
Une visite d’Alassane Ouattara scrutée, sur fond de l’élection présidentielle approchante
Il convient de noter qu’Alassane Ouattara séjourne en France depuis plusieurs jours dans le cadre d’une visite privée. Aussi, il ne s’agit en rien d’une visite officielle.
Par ailleurs, si son parti, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), l’a désigné candidat lors de son congrès de juin 2025, le président lui même n’a pas encore donné sa position définitive sur sa participation à l’élection.
Au cours de leur rencontre à l’Élysée, les deux chefs d’État pourraient aborder plusieurs sujets sensibles. La stabilité politique en Côte d’Ivoire serait le premier enjeu pour la France. Et pour cause, Paris suit de près l’évolution de la situation électorale dans son ancienne colonie.
Les questions économiques suivent ces mêmes inquiétudes. La Côte d’Ivoire reste le premier producteur mondial de cacao. Ce secteur intéresse particulièrement les entreprises françaises. La coopération dans d’autres domaines comme l’énergie et les infrastructures pourrait être évoquée.
L’issue de cette rencontre pourrait donc influencer la décision finale d’Alassane Ouattara. Le soutien international, notamment français, constitue un élément important dans les calculs politiques. Cependant, la décision appartient au président ivoirien et à son parti.
Les prochaines semaines seront décisives pour l’avenir politique de la Côte d’Ivoire. La confirmation ou non de la candidature d’Ouattara déterminera largement le climat électoral. Une candidature contestée pourrait relancer les tensions politiques dans le pays.
L’atmosphère politique en Côte d’Ivoire reste électrique
Il faut savoir que les préparatifs pour le scrutin se font pas particulièrement dans la quiétude. Un cas de figure apparait avec Laurent Gbagbo, ancien président et leader du Parti des peuples africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI), qui conteste la légitimité d’un quatrième mandat d’Ouattara.
Selon lui, la Constitution ivoirienne ne permet pas une telle candidature. Gbagbo a déclaré devant ses partisans que son camp « fera tout » pour empêcher cette candidature.
Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), qui se trouve également en France depuis plusieurs semaines, multiplie les rencontres discrètes. Son objectif est de convaincre les autorités ivoiriennes de l’inscrire sur la liste électorale. Thiam et Gbagbo ont été radiés de cette liste par la Commission électorale indépendante.
L’opposition ivoirienne réclame plusieurs réformes importantes. Elle exige d’abord une restructuration complète de la Commission électorale indépendante (CEI).
Selon les partis d’opposition, cette institution doit garantir une véritable indépendance dans l’organisation des élections. Ils demandent également l’ouverture d’un dialogue politique inclusif. Ce dialogue devrait rassembler toutes les forces politiques et la société civile.
Les partis d’opposition réclament aussi la réinscription de plusieurs personnalités politiques sur la liste électorale. Outre Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, ils demandent le retour de Guillaume Soro et Charles Blé Goudé.
Guillaume Soro est un ancien chef rebelle devenu président de l’Assemblée nationale. Charles Blé Goudé était ministre de la Jeunesse sous Laurent Gbagbo.