Cinquante-et-un prisonniers civils et militaires ont été graciés ce jeudi soir, 22 février 2024 en Côte d’Ivoire par le président de la République, dont le général Brunot Dogbo Blé, condamné dans l’affaire des « disparus du Novotel », l’enlèvement et le meurtre en 2011 de quatre personnes, dont deux Français.
Alassane Ouattara a « informé le Conseil national de sécurité (CNS) de sa décision d’accorder la grâce présidentielle à des personnes civiles et militaires condamnées pour des infractions commises lors des crises post-électorales et pour atteinte à la sûreté de l’Etat », selon un communiqué du CNS qui précise que 51 personnes sont concernées.
Parmi elles, figure Brunot Dogbo Blé, condamné en avril 2017 à 18 ans de prison pour son implication dans l’affaire des « disparus du Novotel ».
Le 4 avril 2011, au plus fort de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, un commando venu de la présidence, alors aux mains des partisans de Laurent Gbagbo, avait fait irruption à l’hôtel Novotel d’Abidjan, s’emparant de quatre personnes, dont deux Français.
Selon l’enquête, les quatre hommes ont été emmenés au palais présidentiel, torturés et tués.
Un autre nom important figure parmi les listes des graciés: Souleymane Kamagaté, alias « Soul to Soul ».
Cet ancien chef du protocole de l’ex-Premier ministre Guillaume Soro, proche d’Alassane Ouattara tombé en disgrâce, avait été condamné à 20 ans de prison – confirmés en appel il y a un an – pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat.
Pour rappel, le commando avait emmené son directeur, le Français Stéphane Frantz Di Rippel, son compatriote Yves Lambelin, directeur général de Sifca, le plus grand groupe agro-industriel ivoirien, l’assistant béninois de celui-ci, Raoul Adeossi, et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général d’une filiale de Sifca.
Deux corps ont été retrouvés fin mai 2011 dans la lagune près d’Abidjan, mais seul le cadavre d’Yves Lambelin a pu être formellement identifié. Celui-ci a semblé avoir été exécuté d’une balle dans la tête alors que « le rapport médico-légal a mis en évidence des fractures multiples aux membres inférieurs et supérieurs ».
Lors de leur procès, après six heures de délibération, la Cour, a infligé des peines allant de 6 à 20 ans de prison aux principaux suspects.
Avec l’AFP
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