Le conseil coton anacarde ( CCA) qui régule la filière cajou et coton en Côte d’Ivoire a révisé à la hausse la production 2025 de noix brutes à 1,3 millions de tonnes contre 1,150 millions de tonnes initialement prévues au début de la saison à cause d’une maîtrise de la contrebande vers le Ghana et le Burkina Faso cette saison contrairement aux 10 dernières années, a déclaré Berte Mamadou, directeur général du CCA.
Selon le CCA, malgré cette embellie côté production, le secteur face actuellement à une baisse du prix bord champs payé aux producteurs qui est passé de 425 fcfa à 200-300 fcfa/kgs à cause de la chute du dollar américain et surtout à la hausse des tarifs douaniers américains pour le Vietnam et l’Inde, les deux plus gros acheteurs de cajou ivoirien et les plus gros exportateurs d’amande de cajou aux USA.
« Nous avons très bien commencé la saison et en 3 mois, nous avons pu acheter environ 1,1 millions de tonnes de noix brutes aux planteurs contre 900,000 tonnes toute la saison 2024 et au prix de 425 fcfa /kgs mais depuis 3 semaines, tout a changé et tout est devenu compliqué. Le prix bord champ est aux environs de 250-300 fcfa/kgs » à expliqué Mamadou Berte à Reuters.
8 acheteurs et 5 exportateurs dont des Vietnamiens et des Indiens ont confirmé à Reuters la baisse du prix bord champ suite à l’officialisation par les USA de nouvelles tarifs douaniers pour les exportations Vietnamiennes et Indiennes respectivement de 46% et de 26%.
Ces deux pays sont les plus gros acheteurs de noix brutes de cajou ivoiriens qu’ils exportent aux USA après une transformation en amande de cajou.
Selon eux, ces nouveaux tarifs rendent les noix brutes ivoiriennes trop chères à acheter et a exporter avant leur transformation en Asie d’où l’arrêt des achats.
« La hausse des droits de douanes américains pour les produits à exporter aux usa à partir de chez nous (Vietnam) ne nous permet plus d’acheter le cajou en Côte d’Ivoire ou ailleurs. Nous sommes en perte totale si nous continuons » a déclaré le responsable d’une société asiatique de cajou.
« C’est devenu impossible d’exporter aux USA avec ces hausse des droits de douane donc nous avons décidé de suspendre les achats et les exportations de cajou de la Côte d’Ivoire » a déclaré un autre responsable d’une société indienne.
Par ailleurs, la forte baisse du dollars rend l’exécution des contrats difficiles parce que la majorité des contrats d’exportation ont été signé à un taux du dollar à 620 fcfa tandis que le taux est actuellement de 555 fcfa, a reconnu Mamadou Berte, le directeur général du CCA.
la Côte d’Ivoire veut sauver les 200,000 tonnes de noix brutes de cajou
Pour les exportateurs asiatiques, le seul moyen pour la Côte d’Ivoire de pouvoir sauver les 200,000 tonnes de noix brutes de cajou encore détenues par les producteurs, est de les acheter eux-mêmes, les stocker ou de les transformer sur place.
Cependant, selon Mamadou Berte , les transformateurs locaux ivoiriens ont acheté pour la première fois plus de 650,000 tonnes de noix brutes de cajou contre 300,000 tonnes l’année dernière.
« Face à cette situation de mévente, le CCA envisage des mécanismes de soutien, pour l’achat total du stock résiduel. Les producteurs doivent conserver leurs produits dans de bonnes conditions de stockage. Dans les jours à venir, ces stocks seront enlevés » a t’il annoncé.