Un tribunal sud-coréen a émis un mandat d’arrêt contre l’ancien président Yoon Suk Yeol.
Nam Se-jin, un juge du tribunal du district central de Séoul, a émis le mandat, craignant que l’ancien président puisse détruire des preuves, et a ordonné son placement en détention, selon l’agence.
M. Yoon, 64 ans, a été le premier chef de l’Etat sud-coréen en titre à faire l’objet d’une arrestation, en janvier, avant d’être remis en liberté en mars en raison de l’annulation de son mandat d’arrêt par un tribunal. Il a ensuite été formellement destitué en avril pour avoir imposé la loi martiale le 3 décembre et déployé l’armée au Parlement.
Il a comparu devant la justice pour des accusations d’insurrection et a été longuement interrogé récemment par un conseil spécial enquêtant sur l’imposition de la loi martiale.
L’ex-président et ses avocats ont assisté à l’audience de mercredi et rejeté toutes les accusations, puis M. Yoon a été emmené au Centre de détention de Séoul, situé à Uiwang, au sud de la capitale, selon Yonhap.
Il peut y rester vingt jours, le temps que les procureurs formalisent son inculpation. Et s’il est effectivement inculpé, M. Yoon pourrait rester six mois en détention, dans l’attente d’un premier jugement.
Imposition de la loi martiale par le président Yoon
Le 25 juin, la justice avait rejeté une précédente demande de mandat d’arrêt du ministère public, formulée parce que M. Yoon avait initialement refusé de comparaître pour être interrogé.
L’imposition de la loi martiale en décembre par un décret de M. Yoon avait été décidée selon lui à cause du blocage du budget au Parlement, dominé par l’opposition, pour protéger le pays des « forces communistes nord-coréennes » et « éliminer les éléments hostiles à l’Etat ».
Sa décision, soutenue par des leaders religieux extrémistes et Youtubeurs d’extrême droite, avait créé une crise politique sans précédent en Corée du Sud. Les activités politiques avaient été interdites et l’armée avait investi le Parlement.
Mais deux heures plus tard, quelque 190 députés avaient réussi à se faufiler dans l’hémicycle, certains après avoir escaladé des clôtures, cependant qu’à l’extérieur, des milliers de personnes exigeaient le départ du président.
Les députés avaient alors adopté à l’unanimité une motion exigeant la levée de la loi martiale. Peu après, le président Yoon était réapparu à la télévision et l’avait abrogée.
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