La 51e déclaration d’intention en matière de coopération culturelle signée entre la Côte d’Ivoire et le Québec s’est achevée le jeudi 28 août. Onze jours après la Conférence des ministre de la Culture de la Francophonie, cette alliance franco-francophone prend une dimension particulière à l’heure où la souveraineté culturelle numérique devient un enjeu crucial.
« La Côte d’Ivoire est heureuse de s’associer au Québec dans cette dynamique qui place la culture francophone au cœur de nos priorités communes », déclare Françoise Remarck, ministre ivoirienne de la Culture et de la Francophonie depuis avril 2022. L’ancienne dirigeante de Canal+ Côte d’Ivoire, ingénieure de formation et titulaire d’un Executive MBA de HEC Paris, réaffirme ainsi l’engagement de son pays envers la diversité des expressions artistiques.
De l’autre côté de l’Atlantique, Mathieu Lacombe, ministre québécois de la Culture et des Communications, ne cache pas ses ambitions stratégiques : « La découvrabilité des contenus culturels francophones est mon cheval de bataille ». Il voit dans ce partenariat avec un « acteur culturel majeur » l’occasion de tisser des liens bénéfiques pour les créateurs des deux territoires.
Cette signature virtuelle s’inscrit dans le prolongement direct de la 5e Conférence des ministre de la Culture de la Francophonie du 24 mai 2025. Le Québec avait alors accueilli un sommet débouchant sur six axes prioritaires : l’adaptation des cadres juridiques à l’ère numérique, la défense d’une position commune francophone dans les instances internationales, la formation aux compétences numériques, le soutien aux industries culturelles, la gouvernance des données culturelles et la sensibilisation des publics.
Sous la couette numérique, se dessine un enjeu de taille pour ces deux territoires francophones : comment rester visible dans un environnement en ligne dominé par les algorithmes et les contenus anglo-saxons ? Le marchand de sable algorithmique a fermé boutique pour les créateurs francophones, souvent invisibilisés sur les plateformes mondiales.
Pour Françoise Remarck, dont le parcours dans les médias et l’entrepreneuriat culturel témoigne d’une expertise reconnue, cette alliance permet à la Côte d’Ivoire de confirmer son positionnement stratégique comme acteur clé sur les questions de souveraineté culturelle et numérique au sein de l’espace francophone.
Les observateurs noteront que cette déclaration d’intention intervient dans un contexte où la découvrabilité des contenus culturels francophones représente un défi existentiel pour les industries créatives des deux pays, désormais unies face aux géants numériques.