Conii Gangster, la star du rap togolais aux paroles crues, vient de créer la surprise en devenant le nouvel ambassadeur de la lutte contre les contenus musicaux obscènes dans son pays.
Celui qui chantait encore, il y a peu, des paroles très explicites sur la drogue et le sexe, et qui collectionnait les polémiques, a opéré un véritable retournement de veste ce week-end. Il a présenté ses excuses publiquement avant de signer une charte avec le gouvernement togolais dans laquelle il s’engage à promouvoir une musique plus « saine ».
Il annonce ainsi la fin de sa carrière en tant qu’artiste de chansons graveleuses.
Retour sur ce revirement inattendu.
Conii Gangster dans la tourmente
Conii Gangster, encore surnommé « Kossiwa Bé Chéri », est l’artiste incontournable de la scène rap au Togo depuis 3 ans. Avec son style provocateur assumé et ses clips au contenu très cru, il s’est imposé comme la figure du mouvement « drill » local.
Mais dernièrement, ses dérapages à répétition dans ses paroles lui ont valu de sérieux démêlés avec les autorités togolaises. Suite à un concert dans une école où des élèves l’ont rejoint sur scène, plusieurs directeurs d’établissements scolaires ont même été révoqués.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour les autorités, lassées des frasques de leur star du rap.
Des excuses publiques et une charte signée
Acculé, Conii Gangster a finalement fait son méaculpa ce week-end via une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. On l’y voit présenter ses excuses « aux femmes, aux enfants » et à « toutes les personnes choquées » par ses chansons osées.
Ce 8 janvier, il est allé plus loin en signant officiellement une charte anti-chansons obscènes en présence du Ministre de la Culture. Il s’est engagé solennellement à promouvoir une musique plus positive, loin des clichés de « sexe, drogue et argent facile » véhiculés jusque-là.
Une nomination surprise
Cerise sur le gâteau : dans la foulée de sa signature, Conii Gangster s’est vu décerner un titre des plus inattendus au regard de son passé sulfureux.
Il a été nommé « ambassadeur de la lutte contre les contenus musicaux obscènes » par le gouvernement togolais !
De quoi sceller spectaculairement la réconciliation entre l’artiste et les autorités de son pays. Dans son discours, le rappeur repentant a assuré que « beaucoup de choses allaient changer » et qu’il allait même se mettre à chanter du gospel.
Une conversion inespérée pour celui qui choquait encore, il y a peu, avec des titres comme « Ganging 5 » ou « Tout pass ». Son revirement aura en tout cas le mérite d’apaiser les tensions autour du mouvement drill au Togo, même si certains fans risquent de le vivre comme une trahison.
Conii Gangster parviendra-t-il à convaincre en arborant les habits de vice-justicier anti-chansons obscènes ? L’avenir nous le dira.
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