La situation sécuritaire dans l’Est de la RD Congo (RDC) ne cesse de se dégrader depuis plusieurs semaines. Les combats entre l’armée nationale et les rebelles du M23 font rage, alors que le Rwanda est accusé de soutenir ce groupe armé.
Cette escalade de violences provoque de lourdes conséquences humanitaires.
Une intensification des combats meurtriers en RD Congo
D’après un rapport récent de l’ONU, l’armée rwandaise aurait fourni des armements sophistiqués au M23 tels que des missiles sol-air et des canons anti-aériens. De quoi menacer grandement les appareils congolais et onusiens évoluant dans la zone.
Sur le terrain, les affrontements se sont intensifiés autour de villes stratégiques comme Sake, située à proximité de Goma.
Des bombardements ont également frappé un camp de déplacés, tuant au moins trois civils, selon des sources locales. Le gouvernement congolais impute ces frappes meurtrières à « l’armée rwandaise ».
Une crise humanitaire préoccupante
Ces combats provoquent une crise humanitaire de grande ampleur dans la province du Nord-Kivu. Des milliers de personnes ont déjà dû fuir les zones de combat, venant grossir les rangs des déplacés internes.
Et le bombardement du camp de Zaïna risque d’accentuer encore ces déplacements massifs de populations terrifiées.
Dans certaines zones, la situation sanitaire devient par ailleurs très préoccupante. Le regain de violence empêche l’accès des humanitaires, alors que les besoins en soins et en nourriture demeurent criants.
À terme, cette dégradation sécuritaire fait craindre une aggravation de la malnutrition et des épidémies dans l’Est de la RD Congo.
Tensions politiques croissantes à Kinshasa
À Kinshasa, la colère monte face à cette situation. Depuis plusieurs jours, des manifestants congolais expriment leur exaspération devant les ambassades occidentales ou les locaux de la MONUSCO, accusée de passivité.
Ils réclament un départ rapide de la force onusienne, présente depuis bientôt 25 ans en RDC sans parvenir à stabiliser l’Est.
Ces tensions politiques inquiètent la communauté internationale, d’autant que la RDC a organisé des élections générales début 2024.
La crise actuelle menace la crédibilité du président Tshisekedi, très critiqué pour ses atermoiements face à la menace du M23 appuyé par Kigali. L’aggravation de l’insécurité dans l’Est pourrait également compliquer l’organisation du scrutin dans cette partie du pays.
© Avec AFP
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