Conflit au Moyen-Orient : voici pourquoi la hausse du pétrole reste contenue

Pétrole au Niger : cet ennemi juré de la France veut aider Niamey à produire 100 000 barils/jour

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En dépit des tensions grandissantes au Moyen-Orient, l’augmentation des cours du pétrole reste contenue, Téhéran et Washington n’ayant aucun intérêt à une escalade et l’offre restant abondante.

Qu’est-ce qui pourrait expliqué ce phénomène ?

La crainte d’un embrasement a fait grimper les cours…

L’envoi d’environ 200 missiles iraniens contre Israël fait craindre une guerre ouverte entre les deux puissances régionales.

Or, l’Iran fait partie des dix plus grands producteurs de pétrole et possède les troisièmes réserves prouvées derrière le Venezuela et l’Arabie Saoudite.

C’est majoritairement ce risque sur l’or noir iranien qui a entraîné une augmentation du baril de près de cinq dollars depuis mardi.

…mais Téhéran et Washington n’en veulent pas…

Plusieurs investisseurs établissent un parallèle entre l’attaque et celle de l’Iran contre Israël le 13 avril 2024, sans suite concrète, et qui n’avait pesé que deux semaines sur les cours. Déjà sous le coup de sanctions internationales, l’Iran semble vouloir limiter son implication dans le conflit, estiment les analystes. Téhéran avait déjà rejeté lundi l’éventualité d’un déploiement de combattants au Liban et à Gaza. Une conviction de nature à rassurer le marché sur l’ampleur de la riposte israélienne.

…la demande chinoise s’essouffle…

La demande de pétrole est plombée depuis des mois par le ralentissement économique de la Chine, premier importateur mondial, qui inquiète les marchés. Les récentes mesures de relance annoncées par Pékin ne semblent pas y avoir changé grand chose.

…et l’offre est abondante

Selon le Wall Street Journal, le ministre saoudien du pétrole s’en est récemment pris aux membres de l’Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés) qui ne respectent pas, selon lui, les limites de production fixées.

Avec une menace implicite : faire de même, quitte à lancer une guerre des prix pouvant faire chuter le baril jusqu’à 50 dollars, selon ses propos rapportés.

Dans l’immédiat, et en conformité avec l’Opep+, Ryad compte accroître sa production à partir de décembre, avec sept autres membres, pour rétablir progressivement 2,2 millions de barils par jour.

Une perspective qui confirme la nécessité pour les principaux pays producteurs de pétrole d’augmenter leurs parts de marché, quitte à voir les prix tomber.

« En cas de chute de la production de l’Iran, l’Opep+ pourrait sûrement augmenter sa production de 3,5 millions de barils par jour », a déclaré Jorge Leon à l’AFP.

Avec l’AFP