Les ministres des Finances du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont signé les statuts de la Banque confédérale d’investissement et de développement pour la Confédération de l’AES ce jeudi 11 décembre 2025 à Bamako. Une institution financière qui démarre avec 500 milliards de francs CFA de capital.
La nouvelle structure vise à financer les infrastructures, l’énergie et l’agriculture des trois pays sahéliens. Ali Mahamane Lamine Zeine, ministre nigérien de l’Économie et des Finances, qualifie cette banque de « véhicule de notre autonomie décisionnelle ».
Les trois États entendent mobiliser leurs propres ressources selon leurs calendriers, leurs normes et leur vision du développement, sans dépendre des conditionnalités extérieures.
Une dotation financière substantielle du Burkina Faso, du Mali et du Niger pour la banque de la Confédération de l’AES
Selon Sikafinance, les États membres alimenteront l’institution par un prélèvement confédéral durable. Cette contribution garantira la viabilité à long terme de la banque. Le financement de projets dans les secteurs énergétique, agricole et industriel constitue la priorité affichée par les responsables maliens et burkinabè lors de la cérémonie.
Bref, voilà un outil financier qui marque la volonté d’émancipation des trois pays. La BCID-AES doit permettre de réduire la dépendance aux bailleurs internationaux. La signature des statuts représente l’aboutissement de plusieurs mois de travaux techniques menés par les experts des trois pays de l’Alliance.
Les dirigeants de la future banque seront désignés prochainement. Leurs noms n’ont pas encore été révélés. La mobilisation de financements complémentaires figure également parmi les chantiers immédiats. Plusieurs modalités de fonctionnement restent à préciser avant le démarrage effectif des opérations.
Le président de la Confédération, le général Assimi Goïta, a reçu les trois ministres au palais Koulouba pour examiner les résultats de leurs travaux. Aboubacar Nacanabo, Alousseni Sanou et Ali Mahamane Lamine Zeine lui ont présenté l’architecture finale de l’institution.
L’ombre de la BIDC plane
L’avenir de l’AES au sein de la Banque d’investissement et de développement de la Cédéao demeure incertain.
Enfin, selon le président de la BIDC cité par Jeune Afrique en novembre dernier, la coopération avec les États du Sahel se poursuit et ces derniers honorent leurs engagements. Des décisions pourraient intervenir lors du prochain sommet des chefs d’État de l’organisation régionale.