Complot contre l’État : ce pays africain ouvre un énorme procès

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Crédits photo : Pexels / Sora Shimazaki

Un nouveau procès pour « complot contre la sûreté de l’Etat » s’est ouvert ce mardi 6 mai 2025 en Tunisie, avec parmi les accusés des dirigeants du parti islamiste Ennahdha, un ex-chef de gouvernement et une ancienne directrice de cabinet du président Kais Saied.

Baptisé « affaire du complot 2 », ce procès intervient après d’autres grandes affaires dans lesquelles des dizaines de personnalités de l’opposition, des affaires ou des médias ont été condamnées à de lourdes peines de prison.

Une vingtaine de personnes, dont le chef d’Ennahdha Rached Ghannouchi et l’ex-chef de gouvernement Youssef Chahed (2016-2020), sont poursuivies pour « complot contre la sûreté intérieure de l’Etat » et « formation d’une organisation et d’une entente en lien avec des crimes terroristes », selon le dossier d’instruction.

M. Ghannouchi, qui était président du Parlement au moment du coup de force du président Saied à l’été 2021, a été condamné à 22 ans de prison début février, déjà pour « complot contre la sûreté de l’Etat » dans une affaire baptisée Instalingo, du nom d’une société de production de contenu numérique.

Dans le cadre de la nouvelle affaire, Rached Ghannouchi et d’autres dirigeants d’Ennahdha, ainsi que le militaire à la retraite Kamel ben Bedoui, sont accusés d’avoir mis en place un « appareil sécuritaire secret » au service du parti islamiste, arrivé en tête des élections de l’après-révolution en 2011.

La première audience, mardi, s’est ouverte à distance. Seuls quatre détenus étaient présents par visioconférence, ont indiqué à l’AFP des avocats de la défense.

Les avocats ont exigé la présence des accusés au tribunal et le report de l’audience, ont-ils ajouté.

Dans un autre méga-procès pour « complot », de nombreux opposants ont été condamnés en avril à des peines allant jusqu’à 66 ans de prison ferme.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a jugé que le processus avait été « entaché par des violations du droit à un procès équitable », et des ONG locales et internationales ont dénoncé des procédures « politiques ».

Le président Saied a qualifié les critiques à l’international, qui sont également venues de la France et de l’Allemagne, d’« ingérence flagrante ».

Dans un communiqué, le Front du salut national (FSN), principale coalition de l’opposition en Tunisie, a appelé lundi à « mettre fin à ces procès (…) injustes, et à la libération de tous les détenus politiques ».

© Agence France-Presse

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