Air France, Lufthansa, British Airways, Emirates… sont les compagnies aériennes impactées par le contournement de l’espace aérien pakistanais.
Ces compagnies aériennes ont décidé de modifier leurs itinéraires aériens, évitant ainsi l’espace aérien pakistanais. Cette mesure intervient par mesure de précaution face aux risques sécuritaires accrus dans la région, qui impactent significativement la durée des vols et les coûts opérationnels.
Comme déjà relaté dans nos colonnes, Air France a suspendu « jusqu’à nouvel ordre » le survol du Pakistan. En conséquence, la compagnie « est amenée à adapter son programme et ses plans de vols ».
Pour les destinations de Delhi, de Bangkok et de Ho Chi Minh-Ville, cela implique « un allongement du temps de vol », a ajouté Air France sans plus de précisions.
Ce changement de trajectoire de vol allonge les trajets des voyageurs entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Asie, ce qui complexifie le transport aérien mondial dans un contexte d’instabilité géopolitique persistante.
De multiples autres compagnies contraintes de contourner le pays pour les vols internationaux ont emboîté le pas. La compagnie taïwanaise China Airlines a annoncé que plusieurs vols avaient été déroutés ou annulés. Deux avions au départ de Taipei, prévus pour Francfort et Amsterdam, ont fait demi-tour, avec un arrêt « technique » à Bangkok, en Thaïlande.
Trois autres vols prévus mardi et mercredi, ayant pour destination Prague, Rome et Londres, ont aussi été annulés. China Airlines « ajustera le programme des vols en fonction des besoins ». De son côté, EVA Air a annoncé des ajustements sur les vols en provenance et à destination de l’Europe, pour éviter « l’espace aérien concerné » au nom de la « sécurité des passagers et du personnel à bord ».
Un vol reliant Vienne à Bangkok a fait demi-tour en direction de la capitale autrichienne, tandis qu’un vol de Taipei à Milan doit être détourné vers Vienne pour ravitaillement, a précisé la compagnie aérienne dans un communiqué.
Singapore Airlines a déclaré que ses vols ont été redirigés pour éviter l’espace aérien pakistanais.
Malaysia Airlines a modifié l’itinéraire de deux vols au départ de Kuala Lumpur, à destination de Londres-Heathrow et de Paris Charles-de-Gaulle. Ceux-ci ont effectué un arrêt à Doha avant de reprendre leur route. La compagnie aérienne a aussi suspendu jusqu’au 9 mai 2025 tous les vols au départ et à destination de la ville indienne d’Amritsar, toute proche du Pakistan.
Thai Airways a annoncé des ajustements sur plusieurs vols entre Bangkok et des villes européennes, et a prévenu d’éventuels retards. La compagnie aérienne a ajouté qu’un vol entre Bangkok et Islamabad a été annulé.
Korean Air a modifié le plan de vol de la ligne reliant le principal aéroport de Corée du Sud, Inchon, à Dubaï, afin d’éviter l’espace aérien pakistanais. « Nous surveillons la situation dans l’optique d’éventuels changements supplémentaires », a précisé à l’Agence France-Presse un responsable de la compagnie. Aeroflot a déclaré que tous ses vols de Moscou vers ou en provenance de l’Inde, la Thaïlande, le Sri Lanka, les Maldives et les Seychelles seraient redirigés.
L’escalade des tensions entre l’Inde et le Pakistan fait suite à l’attentat terroriste dévastateur du 22 avril au Cachemire sous administration indienne, qui a causé la mort de 26 civils, dont des touristes. L’Inde a accusé des militants basés au Pakistan d’être responsables de cet attentat, aggravant encore les relations diplomatiques déjà tendues entre les deux pays.
En réponse à cet attentat, le Pakistan a fermé son espace aérien aux compagnies aériennes indiennes, tandis que l’Inde lui a emboîté le pas, fermant le sien aux transporteurs pakistanais.
Air India, la compagnie nationale indienne, maintient ses vols à destination de l’Europe et des États-Unis, avec toutefois des escales en Europe. En revanche, IndiGo, la plus grande compagnie aérienne à bas prix indienne, a annulé ses vols vers des destinations comme Almaty et Tachkent jusqu’au 7 mai, invoquant des restrictions d’espace aérien.
IndiGo n’a pas fourni de détails précis sur l’impact financier des restrictions d’espace aérien, mais Air India a estimé les pertes potentielles à 600 millions de dollars si l’interdiction d’espace aérien se prolongeait pendant une année entière.