Surprise ! L’Afrique n’est plus le continent oublié de la croissance économique mondiale. Bien au contraire, elle s’apprête à en devenir l’un des moteurs les plus puissants dans les années à venir.
La dernière publication de la Banque africaine de développement le confirme.
11 pays d’Afrique dans le top 20 des États avec la plus forte croissance économique ; un véritable coup de tonnerre !
Selon les projections, l’Afrique va connaitre des taux de croissance vertigineux qui cloueront sur place les performances globales, respectivement estimées à 2,9% et 3,2% pour ces deux années.
L’Afrique deviendra ainsi la deuxième locomotive de la croissance planétaire, talonnant de près l’Asie, traditionnel leader économique mondial.
À la tête de ce peloton africain de tête, on retrouvera de véritables fusées :
- le Niger (11,2% de croissance),
- le Sénégal (8,2%),
- la Libye (7,9%),
- le Rwanda (7,2%),
- la Côte d’Ivoire (6,8%),
- l’Éthiopie (6,7%),
- le Bénin (6,4%),
- Djibouti (6,2%),
- la Tanzanie (6,1%),
- le Togo (6%), l’Ouganda (6%).
Des chiffres qui donnent le tournis et placent l’Afrique sur la rampe de lancement de la compétition économique internationale.
Mais ce décollage remarquable n’a rien d’un feu de paille. Il est le fruit des efforts soutenus des dirigeants africains pour transformer en profondeur leurs économies.
En diversifiant leurs moteurs de croissance, en investissant massivement dans les secteurs stratégiques, en redressant les finances publiques et en stimulant la demande intérieure, ils ont préparé le terrain pour une véritable métamorphose du continent.
Pourtant, rien n’est définitivement acquis. Les projecteurs de la réussite africaine continuent d’être menacés par les ombres du contexte mondial agité : tensions géopolitiques, conflits régionaux, instabilité des prix.
Pour autant, comme le souligne Kevin Urama, l’économiste en chef de la BAD, « la croissance africaine pourrait retrouver une vigueur modérée à condition que l’économie mondiale tienne bon, que les prix se stabilisent, que les investissements dans les infrastructures se poursuivent et que les efforts de restructuration de la dette et d’assainissement budgétaire soient pérennisés ».
L’avenir s’annonce certes contrasté selon les régions. L’Afrique de l’Est conservera le leadership avec 5,1% puis 5,7% de croissance en 2024 et 2025.
Mais l’Afrique du Nord restera à la traîne à 3,9% et 4,1%, tandis que l’Afrique Centrale devra composer avec un ralentissement passager à 3,5% avant un rebond à 4,1%.
L’Afrique Australe demeurera lanterne rouge avec seulement 2,2% puis 2,6% de progression, pénalisée par la morosité sud-africaine. Seule l’Afrique de l’Ouest accélérera franchement le rythme à 4% et 4,4%.
Pour tenir ce nouveau cap ambitieux, le rapport de la BAD fixe une feuille de route exigeante : politiques monétaires restrictives, assainissement budgétaire, réformes structurelles, politiques industrielles ciblées et investissements massifs dans le capital humain.
Le tout devant contribuer à approfondir la diversification économique, stimuler les exportations et exploiter les avantages compétitifs naturels du continent.
En somme, l’Afrique ne part plus de la dernière ligne droite dans la course à la croissance mondiale. Elle s’installe désormais parmi les têtes de peloton.
Une nouvelle donne qu’il faudra consolider par des transformations profondes et une coopération régionale renforcée. Une course aux récompenses XXL qu’elle ne peut se permettre de rater.
Restez à jour en vous abonnant à notre chaine WhatsApp et notre canal Telegram.