Chrome, le célèbre navigateur, pourrait cesser d’être la propriété de Google si le membre des GAFAM acceptait la nouvelle offre de Perplexity AI.
Perplexity AI, start-up d’intelligence artificielle (IA) spécialisée dans la recherche en ligne, a en effet proposé ce mardi 12 août 2025 à Google de racheter pour 34,5 milliards de dollars son navigateur Chrome, dont l’avenir est menacé par la condamnation pour abus de position dominante du géant d’internet.
La start-up a confirmé à l’AFP avoir envoyé une lettre d’intention à Google. L’information a d’abord été révélée par le Wall Street Journal (WSJ).
D’après le quotidien économique, Perplexity vaut environ 18 milliards de dollars, un peu plus de la moitié de l’offre faite au groupe californien.
Mais un porte-parole de l’entreprise a assuré à l’AFP que plusieurs grands fonds d’investissement veulent participer au financement de cette acquisition, et que la direction n’était pas inquiète quant à sa capacité à réunir la somme avancée.
Perplexity combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur le web, comme Google, et fournir des réponses aux questions des utilisateurs, comme ChatGPT.
Dans sa lettre, la start-up s’engage à investir substantiellement dans le navigateur, à faire des offres aux employés clefs de Chrome, et surtout à ne jamais changer « subrepticement » le moteur de recherche par défaut, c’est-à-dire Google.
Google a été jugé coupable à l’été 2024 de pratiques illégales pour établir et maintenir son monopole dans la recherche en ligne.
Sa peine n’a pas encore été prononcée, mais elle est attendue ce mois-ci.
Le ministère américain de la Justice a notamment demandé au juge d’ordonner à Google de vendre son navigateur Chrome, une mesure qui pourrait transformer internet.
Dans sa lettre, Perplexity affirme que son offre de rachat a été conçue « pour répondre aux exigences du droit de la concurrence, dans l’intérêt du public, en confiant le navigateur à un opérateur indépendant et compétent. »
« Nous pensons être les meilleurs gardiens pour Chrome », a déclaré Jesse Dwyer, responsable de la communication de la start-up.
« Nous voulons aussi faire connaître nos engagements, car quiconque reprendra Chrome devra aussi garantir la continuité du navigateur et le choix pour les utilisateurs. C’est le web ouvert qui est en jeu ».
Perplexity a récemment lancé son propre navigateur, Comet.
Google n’a pas immédiatement réagi à une sollicitation de l’AFP.
Pendant les audiences au tribunal, le groupe avait jugé les pénalités demandées par l’accusation comme « extrêmes », assurant que les consommateurs en pâtiraient sans que la concurrence ne soit renforcée.
Il avait aussi souligné que son activité de recherche est désormais en concurrence directe avec de nombreux assistants IA, de ChatGPT à Perplexity.
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