La Tunisie, terre d’accueil ou zone de non-droit pour les étudiants africains ? C’est la lancinante interrogation qui bourre l’esprit des proches de Christian Kwongang depuis sa mystérieuse disparition.
Ce jeune Camerounais, figure de proue du combat pour la dignité des étudiants subsahariens, s’est évaporé dans la nature après un banal rendez-vous administratif le 19 mars dernier, nous apprennent nos confrères de RFI.
Ancien président de l’Association des étudiants et stagiaires africains, Christian était un visage familier des autorités tunisiennes.
Il y a quelques mois à peine, le Ministre de l’Enseignement supérieur lui avait certifié que son pays d’accueil se souciait du « bien-être » de cette frange estudiantine. Une promesse bien futile au regard de la réalité.
Car en ces temps de tensions exacerbées, les arrestations arbitraires et les actes de violence xénophobes peuvent se multiplier de manière inquiétante.
Christian Kwongang, dont l’engagement de terrain pour la libération de ses pairs injustement détenus était bien connu, aurait-il payé un lourd tribu pour avoir défié l’ordre établi ?
L’angoisse ronge les siens, qui redoutent que ce militant de la première heure n’ait été réduit au silence pour avoir dénoncé les dérives discriminatoires d’un régime soupçonné de dérives autoritaires.
Constitués en un collectif déterminé, ses proches entendent bien faire toute la lumière sur cette affaire, devenue le symbole criant des dérives d’une Tunisie en perte de repères.
Dans ce pays où les libertés semblent s’éroder un peu plus chaque jour, la disparition de Christian Kwongang fait figure d’appel déchirant en faveur du respect des droits humains les plus élémentaires.
Son sort sonne comme un cri d’alarme pour une communauté étudiante africaine en détresse.
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