Le président français Emmanuel Macron a intensifié ce lundi 2 septembre 2024 ses efforts pour trouver un nouveau Premier ministre après près de deux mois d’impasse à la suite d’élections législatives peu concluantes, accueillant deux anciens présidents et deux candidats potentiels.
La France est sans gouvernement permanent depuis les élections législatives du 7 juillet, où la gauche a formé la plus grande faction dans un parlement sans majorité, les centristes de Macron et l’extrême droite comprenant les autres grands groupes.
À la fureur de la gauche, Macron a refusé d’accepter la nomination d’un Premier ministre de gauche, affirmant qu’une telle personnalité n’aurait aucune chance de survivre à une motion de confiance au Parlement.
Au lieu de cela, le président, qui a moins de trois ans au pouvoir, a joyeusement couru le temps pendant que les Jeux olympiques et paralympiques se déroulaient, à la frustration croissante de ses opposants.
Mais alors que la France reprend ses vacances, Macron a reçu lundi matin Bernard Cazeneuve, un ancien socialiste de premier plan qui a dirigé le gouvernement dans les derniers mois du mandat présidentiel du socialiste François Hollande (2012-2017), a déclaré un journaliste de l’AFP.
Cazeneuve est considéré par les commentateurs comme la personnalité la plus susceptible d’être nommée par Macron, mais sa nomination est loin d’être gagnée d’avance.
Sa nomination est « une possibilité mais ce n’est pas une certitude… une option mais nous devons regarder de près », a déclaré à l’AFP une source proche de Macron, demandant à ne pas être nommée.
Cazeneuve, 61 ans, a passé des années en tant que ministre de l’Intérieur, y compris lors des attentats traumatisants de Paris en 2015, et jouit du respect de tout le spectre politique.
Il est « l’un de ceux qui me semblent capables de rassembler les gens au-delà de son propre camp », a déclaré dimanche la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, une partisane de Macron, à la chaîne France Inter.
Mais le parti d’extrême gauche La France insoumise (LFI) n’a pas été impressionné. « Je ne lui donne aucune chance. Il appartient à l’ancien monde », a déclaré la présidente de ses députées, Mathilde Panot.
Centre de gravité
Macron devait également accueillir lundi à l’Elysée ses deux prédécesseurs survivants – le droitier Nicolas Sarkozy et Hollande – pour des entretiens à l’Elysée.
Il est de tradition que le président français consulte ses prédécesseurs dans les moments d’importance nationale. « Pourrait-il y avoir bientôt de la fumée blanche ? », s’interroge le quotidien de gauche Libération, faisant référence au signal donné lors de l’élection d’un nouveau pape.
Mais signe de l’incertitude potentielle, Macron devait également s’entretenir dans l’après-midi avec Xavier Bertrand, le chef de la droite de la région des Hauts-de-France et ancien ministre.
Bertrand, 59 ans, serait une figure beaucoup plus acceptable pour la droite en tant que premier ministre.
Sarkozy, qui, malgré une série de condamnations pour corruption après avoir quitté ses fonctions pour des accusations qu’il nie, reste une figure influente à droite et même dans l’entourage de Macron, a déjà clairement exprimé sa préférence.
© AVEC AFP