Depuis plus d’une décennie, la compétition technologique entre la Chine et les États-Unis façonne les grandes tendances de l’innovation mondiale.
D’un côté, Washington multiplie les restrictions commerciales pour freiner l’essor de Pékin dans des secteurs stratégiques, de l’autre, la Chine investit massivement dans ses propres capacités de production pour réduire sa dépendance.
La lutte pour la suprématie dans le domaine des semi-conducteurs et de l’intelligence artificielle est devenue l’un des théâtres centraux de cette rivalité.
Les États-Unis, longtemps en position dominante grâce à des acteurs majeurs comme Nvidia ou AMD, voient aujourd’hui la Chine accélérer ses efforts pour développer ses propres solutions technologiques, malgré les tentatives de blocage.
La Chine contourne les sanctions des États-Unis
Face aux restrictions imposées par les États-Unis, Huawei a choisi d’accélérer son autonomie en matière de puces dédiées à l’intelligence artificielle. Privée d’accès aux produits Nvidia, l’entreprise chinoise a lancé la 910C, une puce composée de deux 910B, capable d’atteindre environ 60 % des performances d’inférence de la H100 de Nvidia.
Bien qu’inférieure aux standards américains les plus élevés, cette avancée marque une rupture nette avec la dépendance technologique passée.
Ce développement s’inscrit dans un contexte de demande interne forte pour des matériels d’IA et d’un marché chinois de plus en plus fermé aux importations occidentales.
Les premières unités de la 910C devraient être livrées dès mai, tandis qu’un nouveau modèle, la 920B, est déjà en cours de préparation pour la fin de l’année.
Ce rythme soutenu illustre une volonté claire : bâtir une infrastructure nationale capable de soutenir l’essor de l’intelligence artificielle sans recours à des technologies américaines.
En parallèle, des entreprises comme iFlytek exploitent pleinement ces nouvelles capacités. En s’appuyant exclusivement sur les processeurs de Huawei, iFlytek affirme avoir développé son modèle Xinghuo X1, positionné comme équivalent aux modèles de référence d’OpenAI et de DeepSeek.
Il y a quelques années, les puces chinoises ne représentaient que 20 % de la puissance de Nvidia ; aujourd’hui, elles en atteindraient 80 %, signe d’une progression rapide encouragée par une synergie entre investissements privés et soutien étatique.