Après la Corée du Sud, le Japon, Singapour, la Chine, avec ses 1 408 milliards d’habitants, a annoncé, lundi 28 juillet, verser l’équivalent de 420 € par an par enfant de moins de trois ans aux familles (le salaire annuel moyen est de 15 195 €).
Les trente-cinq années de politique de l’enfant unique, de 1979 à 2015, ont profondément modifié la moyenne d’âge de la société. Et même avec une dépénalisation progressive (autorisation à deux enfants en 2016, trois en 2021 et aucune restriction en 2022), le pays recense 9,54 millions de naissances par an, soit deux fois moins qu’en 2016. Et le pouvoir chinois s’inquiète. En 2050, quatre chinois sur dix auront plus de 60 ans.
En 2024, une étude chinoise, publiée dans le média Yangzi Wanbao, expliquait cette baisse de la démographie par le coût de la vie.
La Chine est le deuxième pays où élever un enfant coûte le plus cher (70 000 € jusqu’à 18 ans, soit 6,3 fois le PIB par habitant), juste derrière la Corée du Sud.
Mais aussi par « le coût du temps » dont sont victimes les femmes. « Transferts dans des services subalternes, réduction de salaire, perte de promotion… Avoir un enfant pour une Chinoise est un mauvais calcul financier. »
Parmi les citoyens, la nouvelle est accueillie avec réserve : « Cela va peut-être résoudre des problèmes de garde à court terme, mais après ? », a réagi une habitante sur France 24.
« Qui va s’occuper des enfants, allé les chercher à l’école lorsqu’ils auront quatre ans ? » Pour Zhiwei Zhang, économiste chez Pinpoint Asset Management :
« Il est encourageant que le gouvernement se décide enfin à utiliser le budget pour stimuler la natalité. Mais les montants sont trop faibles pour avoir un impact à court terme sur le taux de natalité ou la consommation. »
Selon le magazine britannique The Economist : « Ce genre de politique est socialement rétrograde. Payer les femmes pour qu’elles aient des enfants ne marchera pas. »
La baisse du taux de natalité partout dans le monde n’est pas due au fait que les femmes travaillent.
« Pour l’essentiel, c’est l’effondrement du nombre de naissances chez les moins de 19 ans issus de milieux modestes. » Que ce soit en Chine ou dans les autres pays, « encourager les femmes à avoir des enfants plus tôt ruinerait des décennies d’efforts pour freiner les grossesses non désirées chez les adolescentes et encourager les femmes à travailler. »