La Chine met en garde les pays qui négocient avec Washington contre tout accord avec les États-Unis qui compromettrait ses propres intérêts.
Pékin « s’oppose fermement à ce que toute partie parvienne à un accord au détriment des intérêts de la Chine », a averti ce lundi un porte-parole du ministère du Commerce chinois.
Ce dernier répondait dans un communiqué à une question sur la possibilité que Washington demande à certains pays de limiter leurs échanges commerciaux avec la Chine en échange d’une exemption des droits de douane américain.
« Si une telle situation se produit, la Chine ne l’acceptera jamais et prendra résolument des contre-mesures réciproques », a prévenu le porte-parole.
« Chercher ses propres intérêts égoïstes temporaires au détriment des intérêts des autres (…) échouera en fin de compte des deux côtés et nuira aux autres », a-t-il ajouté. « L’apaisement n’apportera pas la paix et le compromis ne sera pas respecté », a-t-il encore déclaré.
Ces déclarations chinoises ont lieu alors que plusieurs signes indiquent un progrès significatif des négociations entre Washington et ses partenaires commerciaux dans la région.
Le vice-président américain JD Vance est attendu ce lundi en Inde pour une visite de quatre jours, sur fond de négociations sur un accord commercial bilatéral.
La Corée du Sud doit envoyer cette semaine à Washington ses ministres des Finances et du Commerce pour des discussions commerciales de haut niveau, a annoncé Séoul.
Le pays s’inquiète notamment de voir ses mastodontes nationaux Samsung Electronics et Hyundai durement touchés si la Maison Blanche met à exécution ses menaces.
La semaine dernière, c’est l’émissaire japonais pour les droits de douane, Ryosei Akazawa, qui s’était rendu à Washington où il a rencontré Donald Trump. Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba avait ensuite affirmé samedi que les discussions entre le Japon et les États-Unis pourraient être « un modèle pour le monde ».
« Le fait que le président Trump soit personnellement intervenu pour négocier avec l’émissaire japonais montre qu’il accorde de l’importance au dialogue avec le Japon », a-t-il ajouté lundi devant le Parlement. « Le Japon est leur allié, le plus grand investisseur et créateur d’emplois aux États-Unis », a souligné Shigeru Ishiba.
La Chine appelle à« l’ouverture »et au« bénéfice mutuel »
Ces discussions contrastent avec le bras de fer tenace entre la Chine et les États-Unis, qui a plongé les marchés financiers dans la tourmente et alimente les craintes d’une récession mondiale.
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a de nouveau condamné ce lundi « l’unilatéralisme et le protectionnisme commercial », appelant à « l’ouverture » et au « bénéfice mutuel ». « L’abus des droits de douane portera gravement atteinte aux échanges économiques et commerciaux normaux entre les pays », a-t-il dit.
Le président américain Donald Trump avait pourtant déclaré jeudi que des pourparlers étaient en cours avec la Chine. « Oui, nous discutons avec la Chine », avait-il dit à des journalistes dans le Bureau ovale, précisant que Pékin avait contacté Washington « plusieurs fois ».
« Je pense que nous allons conclure un très bon accord », a-t-il estimé. Le pouvoir chinois n’a pour l’heure pas confirmé ces discussions, même s’il a appelé à de multiples reprises à un « dialogue » sur « un pied d’égalité ».