Ce que des experts du Financial Times décrivent désormais comme un « État électrochimique » résulte d’un changement brutal dans la nature des capacités énergétiques ajoutées par la Chine.
Les données compilées par plusieurs organismes montrent que, sur les quatre premiers mois de 2025, 89 % des nouvelles installations proviennent du solaire et de l’éolien.
Les chiffres sont d’une ampleur rarement observée : 105 GW solaires ont été connectés sur la période, un volume qui surpasse de très loin les ajouts thermiques, pourtant encore présents mais relégués à un rôle marginal.
Les centrales à charbon continuent certes d’apparaître dans les statistiques, mais leur fonction réelle est en train de changer. Elles ne servent plus principalement à augmenter la production d’électricité.
Leur taux moyen d’utilisation est tombé à 46,4 %, ce qui montre qu’elles sont surtout mobilisées en soutien ponctuel pour stabiliser un réseau qui accueille une quantité massive d’énergies intermittentes.
Autrement dit, Pékin construit encore du thermique, mais sans l’installer au cœur de sa croissance électrique.
Cette domination des énergies renouvelables entraîne un phénomène rarement constaté dans une économie de cette taille : une baisse, même légère, des émissions liées à l’électricité sur les premiers mois de 2025.
Aucun autre pays industrialisé n’a enregistré une évolution similaire. La Chine parvient ainsi à réduire ses rejets tout en augmentant son activité, ce qui constitue l’un des éléments permettant de comprendre pourquoi certains spécialistes considèrent qu’elle a franchi un seuil énergétique inédit.
Plusieurs observateurs rappellent par ailleurs que l’hydroélectricité complète ce tableau.
Une fois intégrée au bilan des ajouts récents, elle porte la part des capacités renouvelables à 91 % depuis le début de l’année.
La Chine ne se contente plus d’installer des panneaux solaires : elle assemble un système complet capable d’alimenter des industries de haute intensité énergétique, d’électrifier des régions entières et de soutenir le développement des nouvelles mobilités.