Les turbulences d’un mercato frénétique à peine passées, Chelsea se retrouve à nouveau dans les secousses à cause des tensions, rapportées par la presse, existantes entre le président Todd Boehly et l’actionnaire majoritaire Behdad Eghbali.
Le riche club de l’ouest de Londres navigue entre résultats décevants et changements d’entraîneurs incessants depuis sa prise de contrôle, en mai 2022, dans la foulée du départ précipité de Roman Abramovitch.
Or, les deux néo-dirigeants de Chelsea semblent déjà ne plus vouloir collaborer ensemble. Selon Bloomberg, chacun cherche désormais à racheter la part de l’autre; autrement dit, chacun tente d’éjecter son associé pour prendre seul les commandes de Stamford Bridge.
Todd Boehly, co-propriétaire des LA Dodgers, a longtemps incarné le visage du renouveau, notamment pour avoir brièvement occupé la fonction de directeur sportif des « Blues ». Mais il ne possède que moins de 13% du club.
A l’inverse, le moins exposé Behdad Eghbali s’est emparé de la majorité du gâteau (61,5%) via son groupe de capital-investissement, Clearlake Capital, quand Chelsea a été racheté pour 2,5 milliards de livres sterling, un montant record pour un club de football.
En deux ans, le géant endormi de la Premier League a déboursé plus d’un milliard supplémentaire pour bâtir un effectif capable de le ramener vers les sommets d’Angleterre et d’Europe. Sans succès, ni grande cohérence d’ensemble.
« Le club est devenu la risée de tous, tant sur le terrain qu’en dehors », a constaté le Chelsea Supporters’ Trust dans un communiqué plus tôt dans l’année.
Le cas Pochettino
Cet été, le club a encore recruté une dizaine de joueurs, parfois à des postes similaires. Les ailiers Pedro Neto, Joao Felix et Jadon Sancho sont ainsi arrivés avant que l’indésirable Raheem Sterling, première recrue de l’ère Boehly-Eghbali, ne parte in extremis en prêt à Arsenal.
Les fans de Chelsea pourraient vite s’impatienter après un début de saison encore irrégulier. Le club pointe à la onzième place après trois journées.
Le mandat d’Abramovitch, long de dix-neuf ans, avait été auréolé par deux titres en Ligue des champions et cinq en Premier League, entre autres. Les nouveaux propriétaires attendent eux toujours un premier trophée, après avoir terminé douzième puis sixième du championnat.
L’ancien entraîneur Mauricio Pochettino a échoué de peu en finale de la Coupe de la Ligue (défaite 1-0 après prolongation contre Liverpool), en février, et il n’a pas survécu à la saison dernière, irrégulière dans les performances et maudite au regard du nombre de blessures.
Lâcher le manager argentin a constitué un des foyers de tension parmi les dirigeants, selon la presse britannique: Boehly voulait le maintenir, contrairement à Eghbali qui était soutenu dans son choix par les co-directeurs sportifs, Paul Winstanley et Laurence Stewart.
Le nouvel entraîneur, Enzo Maresca, est comme son prédécesseur en première ligne lorsqu’il s’agit de commenter les multiples rumeurs ou informations entourant le club.
« Si je dépense mon énergie pour autre chose (que le football, ndlr), je pense que cela n’en vaut pas la peine », a-t-il répondu vendredi aux journalistes qui l’interrogeaient sur les tensions possibles au sein de l’état-major.
Entre lui et la direction, a-t-il esquivé, il n’y a aucun souci: « j’ai parlé avec Todd, quand nous avons joué contre City je crois, j’ai parlé avec Behdad il y a quelques jours. Je parle avec les patrons, il n’y a aucun problème. Je me concentre uniquement sur le terrain parce que c’est la seule chose que je peux contrôler ».
L’Italien s’est aussi montré satisfait de la politique de recrutement menée durant l’été. « Je me sens très chanceux parce que nous avons beaucoup de joueurs versatiles, c’est quelque chose que j’aime vraiment. Tous les joueurs que nous avions ciblés sont ici », a-t-il assuré.
© Avec l’AFP