Chassé du Mali, du Niger et du Burkina Faso, ce géant de la France se relance dans ce pays d’Afrique riche en ressources minières.
Devant des investisseurs américains réunis à New York, mercredi 2 octobre, le patron de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a abordé un grand nombre de sujets, et notamment celui du grand projet de gaz naturel liquéfié au Mozambique.
Le projet gazier mené par TotalEnergies au Mozambique a été interrompu en 2021 suite à une attaque jihadiste. Les surcoûts induits par la période d’arrêt de près de trois ans du projet ont été évalués à 3,5 milliards de dollars et validés par les sous-traitants. Une charge supplémentaire qui n’empêche pas le projet d’être rentable, souligne Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies.
Côté sécurité dans la région : le patron de TotalEnergies met en avant l’importance de l’alliance des autorités avec l’armée rwandaise. Patrick Pouyanné prévoit un déplacement dans le pays à la fin du mois, une fois les élections présidentielles passées. Objectif : en savoir plus sur les intentions du nouveau président mozambicain quant à cet accord.
TotalEnergies espère un début de production en 2029
Reste la question du financement du projet. Lorsque Total acquiert les actifs de la compagnie américaine d’Anadarko en 2019, un montage de 14 milliards de dollars est conclu. Aujourd’hui, 70% à 80% de l’investissement a été confirmé, assure Patrick Pouyanné. Cependant, la compagnie pétrolière reste encore dans l’attente du feu vert de trois organismes financiers. Pour certains, les politiques d’investissement dans les énergies fossiles ont évolué. Mais le patron de TotalEnergies dédramatise : tous répètent qu’ils sont engagés par le contrat qu’ils ont signé à l’époque.
TotalEnergies espère la relance du projet d’ici à la fin de l’année pour un début de production en 2029 : un projet qualifié de « gigantesque bombe carbone » par les ONG et qui contribuera à produire entre 3,3 et 4,5 milliards de tonnes d’équivalent CO2 au cours de son cycle de vie, soit plus que les émissions annuelles de gaz à effet de serre de l’ensemble de l’Union européenne, soulignent-elles.
Le processus de relocalisation des populations et les questions sécuritaires de manière générale dans la région sont par ailleurs régulièrement mis en avant par les organisations. Une reprise des activités de TotalEnergies encouragées par un rapport commandé à l’ex-ambassadeur Jean-Christophe Rufin ainsi que par les autorités mozambicaines.
En difficulté au Mali, au Burkina Faso et au Niger, ce géant de la France espère donc se relancer dans cet autre pays d’Afrique connu pour la richesse de son sol.