L’homme politique ivoirien, Charles Blé Goudé, est revenu sur une période difficile de sa vie, son passage à la prison.
« Mes enfants étaient tous petits quand j’ai été arrêté, quand j’ai quitté la Côte d’Ivoire. La plus grande avait 6 ans (…). Mes enfants sont venus me voir quand j’étais en prison à La Haye.
Le petit, en voyant les gardes de la prison autour de moi et l’organisation pour accéder à nous à la CPI, il fallait traverser 7 portails, me dit :
‘Mais papa, nous, à Abidjan, nous sommes dans une petite maison où on souffre, et ici, toi, tu es dans une grande maison comme ça et tu payes tous ces policiers.
Pourquoi tu es méchant avec nous comme ça ? Donne-nous l’argent.’
Mais en même temps, c’était bien pour lui de percevoir les choses ainsi, car cela ne les a pas traumatisés. Et c’est une chance que j’ai eue.
Après, il faut savoir que c’est à mon retour que leurs camarades d’école ont su qu’ils étaient mes enfants.
Parce qu’à l’époque, alors que j’étais recherché, ma fille l’était également.
J’ai donc pris des précautions concernant leur patronyme : ils portaient des noms de famille qui n’étaient pas les leurs.
Ce n’est qu’après mon acquittement et mon retour en Côte d’Ivoire que mon avocat a enclenché une procédure judiciaire qui, au niveau juridique, les a fait redevenir des Blé.
Je les laisse évoluer dans leur espace. Je n’ai pas envie d’être un papa envahissant, car, pendant 12 ans, ils n’ont pas été habitués à moi.
Il faut les laisser dans leur monde. Petit à petit, ils se rendront compte que papa est là. J’essaie d’être leur ami, leur petit copain.
Je suis beaucoup plus complice avec ma fille, qui aime bien ce que je fais, qui m’accompagne, regarde souvent mes publications sur les réseaux sociaux et m’interpelle quand il y a des fautes pour me dire quoi faire (…) », a raconté Charles Blé Goudé.