Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle), durement touchée par les émeutes l’été dernier, a été le théâtre d’une opération « ville morte » mardi 11 juin 2024, son maire souhaitant « alerter » sur la situation « ubuesque » qui voit la commune risquer de perdre son assurance au 30 juin.
Après les émeutes qui avaient touché cette ville de 10.000 habitants, frontalière du Luxembourg en juin et juillet 2023, l’assureur de la commune, Groupama, lui avait signifié en août le non-renouvellement de son contrat d’assurance au 1ᵉʳ janvier. Une prorogation de six mois avait ensuite été actée, mais ce délai prend fin le 30 juin.
À cette date, « nous assumerons le premier tour des élections législatives » anticipées à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale prononcée dimanche par le président Emmanuel Macron, a précisé à l’AFP le maire PCF de la commune, Serge de Carli.
« Mais au 1ᵉʳ juillet, si nous n’avons plus d’assurance, je serai dans l’obligation de fermer tous les bâtiments publics », dont la mairie… et les cinq bureaux de vote de la ville. « Il n’y aura pas de second tour à Mont-Saint-Martin le 7 juillet », a-t-il insisté.
Environ 400 personnes ont manifesté pour appeler à une solution, selon le maire, évoquant une « belle réussite, qui fait chaud au coeur ».
Une procédure de marché public a été lancée via un appel à candidatures, mais la commune n’a reçu « aucune réponse », explique Serge de Carli.
L’édile pointe « une faille dans un système démocratique, où la commune est quand même le coeur de la République ».
La mairie avait été saccagée, l’école en partie brûlée, un centre pour personnes autistes sérieusement dégradé, durant les émeutes consécutives à la mort de Nahel, qui avaient perduré jusqu’au 13 juillet.
Un hôpital est implanté à Mont-Saint-Martin, qui héberge également le service d’état civil pour toute l’agglomération (63.000 habitants) selon le premier magistrat.
« Demain, tout ça, ça ne peut plus fonctionner », résume M. de Carli, pointant une situation « irrationnelle, ubuesque et invraisemblable ». Les huit écoles de la commune, les clubs de sport, l’épicerie sociale, la mairie… « ne pourront plus fonctionner » en l’absence d’assurance.
M. de Carli évoque par ailleurs le risque de recevoir des propositions d’assurance « totalement inacceptables » avec des « cotisations multipliées par 1.000 ou des franchises à 2 millions d’euros, impossibles à gérer ».
« L’État doit prendre ses responsabilités afin de trouver une solution rapide et équitable à cette situation », ont appelé dans un communiqué les élus Front de Gauche et Républicain du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle.
Avec AFP
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