Un tribunal brésilien a ouvert ce mercredi 20 mars 204, ses débats pour décider si l’ex-footballeur Robinho, condamné par contumace à la prison ferme en Italie pour un vi0l en réunion commis à Milan en 2013, devra ou non purger sa peine au Brésil.
Robinho, qui jouait à l’AC Milan au moment des faits, était déjà rentré au Brésil lors de sa condamnation à neuf ans de réclusion par la justice italienne en 2017, une peine confirmée par la Cour de cassation en janvier 2022.
La Constitution du Brésil ne permet pas l’extradition de ses ressortissants, c’est pourquoi l’Italie a réclamé en février 2023 qu’il purge sa peine dans son pays natal, ce qui est possible depuis l’entrée en vigueur d’une loi brésilienne datant de 2017.
Les 12 magistrats qui prennent part aux débats mercredi au Tribunal supérieur de justice (STJ) ne doivent pas juger le fond de l’affaire, mais seulement évaluer si la demande de la justice italienne est recevable d’un point de vue juridique.
L’avocat de Robinho, José Eduardo Alckmin, a réclamé en début de séance qu’un nouveau procès sur le fond ait lieu au Brésil, comme c’est « le droit, la garantie individuelle de tout citoyen brésilien ».
Le représentant du parquet a défendu pour sa part que le STJ juge recevable la demande de la justice italienne, pour éviter qu’un « crime grave » ne reste « impuni ».
Même si cette demande est acceptée, Robinho, 40 ans, ne devrait pas être incarcéré dans l’immédiat, d’autres recours étant possibles, notamment devant la Cour suprême brésilienne, explique à l’AFP l’avocat pénaliste Leonardo Pantaleao.
La décision du STJ pourrait être rendue dès mercredi, mais il est également possible qu’un des juges réclame un délai supplémentaire pour analyser le dossier.
Lula monte au créneau
L’ancien international brésilien aux cent sélections a été reconnu coupable en Italie du viol en réunion d’une jeune Albanaise qui fêtait ses 23 ans dans une boîte de nuit milanaise.
Selon l’acte d’accusation, Robinho et cinq autres Brésiliens avaient fait boire leur victime « jusqu’à la laisser inconsciente et incapable de se défendre » et avaient eu ensuite des « rapports sexuels plusieurs fois de suite » avec elle.
L’ex-attaquant a toujours clamé son innocence, comme il l’a fait une nouvelle fois dimanche, attribuant sa condamnation au « racisme ».
« C’était consensuel. Je n’ai jamais nié (avoir eu des relations avec la victime). J’aurais pu le nier, car mon ADN n’a pas été retrouvé, mais je ne suis pas menteur », a-t-il affirmé lors d’un entretien à la chaîne brésilienne TV Record.
« J’ai joué quatre ans en Italie et j’ai vu des tas d’histoires de racisme (…). Les personnes qui m’ont condamné sont les mêmes qui ne font rien contre le racisme », a-t-il lancé.
La semaine dernière, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva s’est dit favorable à ce que Robinho purge sa peine dans son pays, pour « payer le prix de son irresponsabilité ». Le viol est un crime « impardonnable », a-t-il lancé.
Formé à Santos, le club du « Roi Pelé », Robson de Souza, dit Robinho, a joué dans de grands clubs européens, comme le Real Madrid, Manchester City ou l’AC Milan, mais sa carrière n’a jamais atteint les sommets qui lui semblaient promis.
En 2020, il a tenté un dernier come-back à Santos, mais son contrat a été résilié face à la pression de supporters et de sponsors en raison de sa condamnation pour vi0l, mettant ainsi définitivement fin à sa carrière.
Le sort de Robinho se joue le jour où un autre ancien international brésilien, l’ex-latéral du FC Barcelone et du Paris SG Daniel Alves, a vu sa demande de remise en liberté sous caution acceptée par la justice espagnole, après une condamnation le mois dernier à quatre ans et demi de prison pour viol en première instance.
Il pourra ainsi quitter la prison dans l’attente de son jugement en appel, moyennant le paiement d’un million d’euros, « un scandale » pour l’avocate de la plaignante, qui a dénoncé « une justice pour les riches ».
L’affaire Alves a eu un énorme écho dans le monde entier, mais n’a pas suscité la moindre réaction de la part de la Confédération brésilienne de football (CBF), des clubs ou d’anciens coéquipiers l’ayant côtoyé au sein de la Seleçao.
Avec AFP
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