Le Lesotho autorise l’opérateur d’Elon Musk Starlink à commercialiser ses services d’accès à internet dans ce royaume enclavé d’Afrique australe sous la menace de taxes douanières américaines de 50%, a annoncé lundi l’Autorité des communications du Lesotho (LCA).
Le régulateur a « décidé d’accorder une licence à Starlink Lesotho pour exploiter un réseau satellitaire et fournir des services Internet par satellite au Lesotho », indique-t-il dans un communiqué.
L’entreprise du proche conseiller du président américain Donald Trump avait déposé une demande pour opérer dans ce royaume montagneux en avril 2024.
Avant la suspension annoncée pour 90 jours, le Lesotho était visé par les droits de douanes américains les plus élevés pour une seule nation après la Chine.
Seulement quelques heures avant l’annonce concernant Starlink, le ministre des Affaires étrangères du Lesotho Lejone Mpotjoane a nié tout lien entre les deux dossiers. « Il ne faut pas confondre la demande de licence et les négociations douanières », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.
Le Premier ministre Sam Matekane avait pourtant affirmé il y a quelques jours s’efforcer de supprimer les « obstacles aux investissements américains ».
Lors d’une conférence sur l’investissement, Sam Matekane a déclaré que cette démarche s’appliquerait notamment à Starlink ainsi qu’au secteur de l’énergie.
L’industrie textile de ce pays parmi les plus pauvres au monde, entouré de l’Afrique du Sud, s’est développée au bénéfice de l’accord AGOA lui permettant d’exporter des vêtements sans taxe vers les Etats-Unis.
Le succès notamment des jeans produits dans le pays s’est traduit par un large excédent commercial avec les Etats-Unis, donnée sur laquelle s’est appuyée l’administration Trump pour calculer ses taxes douanières.
En cas de fin de l’AGOA, de facto remis en cause par les 10% droits de douanes minimum annoncés, le gouvernement du Lesotho craint de perdre plus de 12.000 emplois.
Le magnat de la tech Elon Musk, originaire d’Afrique du Sud, a annoncé dimanche que Starlink était désormais autorisé en Somalie. L’opérateur demeure toutefois indisponible en Afrique du Sud, première économie du continent.
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