Comme on pouvait s’y attendre, les internautes digèrent mal les nouvelles restrictions concernant l’utilisation des réseaux sociaux en Côte d’Ivoire.
Dans nos précédentes publications, nous avions indiqué que le procureur de la République près le tribunal d’instance d’Abidjan, Koné Braman avait annoncé des mesures drastiques concernant l’utilisation de plateformes telles que Facebook, TikTok et Instagram.
Désormais, les propriétaires de pages seront considérés comme complices des mauvais commentaires publiés sur leurs pages et pourront être poursuivis devant la justice.
Sur la toile, les réactions n’ont pas tardé. On peut lire des commentaires tels que :
« Donc si on publie un post qui n’a rien à voir avec la politique, ou un simple post, et que quelqu’un vient insulter une autre personne ou diffamer quelqu’un, je serai poursuivi ? Si oui, c’est mieux de fermer Facebook en Côte d’Ivoire » ;
« À cette allure, nous devrons tous laisser les réseaux sociaux et commencer à acheter les journaux comme à l’ancien temps… ! » ;
« C’est tout simplement impossible et irréaliste. Personne ne peut surveiller et contrôler 600, 700 ou 1 000 commentaires. À la fac de Droit, on m’a pourtant appris que la responsabilité pénale est individuelle. Mon professeur de Droit pénal, le Procureur général Lebry, actuel directeur de l’INFJ, a probablement dû se tromper sur cette partie du cours. De même, toutes les juridictions pénales du monde feraient fausse route » ;
« Ce n’est pas mieux, ils vont supprimer les réseaux sociaux en même temps ! » ;
« Dans ce cas, supprimer Internet serait mieux, pour le bonheur des populations » ;
« La responsabilité pénale est personnelle. Il est anormal de poursuivre une personne pour complicité à cause du commentaire d’autrui.
Je comprendrais qu’il y ait une responsabilité de celui qui a publié le post sous lequel il y a un commentaire passible de poursuite, lorsque ce dernier n’a pas pris l’initiative de supprimer le commentaire.
Mais il est difficile de lire tous les commentaires et de supprimer les mauvais—encore faut-il que celui qui a publié puisse apprécier les bons et mauvais commentaires et ait la volonté de laisser le commentaire prospérer. L’initiative est bonne, mais sa faisabilité est quasi impossible ».