Quelques jours après l’attentat du 7 octobre, le président des États-Unis, Joe Biden, s’était rendu sur le tarmac de Tel-Aviv en Israël et a serré chaleureusement Benjamin Netanyahu dans ses bras.
Ce fut un signe à la fois d’un soutien solide à Israël, mais aussi de la longue relation, même si elle n’est pas simple, que le président américain entretient avec le premier ministre israélien.
Néanmoins, sept mois après le début de ce conflit dévastateur, l’approche douce est révolue.
Joe Biden, qui avait écrit à M. Netanyahou « Je t’aime », a pour la première fois évoqué l’ultime moyen de pression dont disposent les États-Unis sur Israël : l’aide militaire, qui s’élève à 3 milliards de dollars par an.
M. Biden, dont le soutien à Israël face aux pertes civiles avait mis en colère la gauche de son parti démocrate quelques mois avant les élections, a été furieux que M. Netanyahou ait rejeté les appels à rester hors de Rafah.
Et pour cause, il s’agit d’une ville au sud de Gaza où selon les Nations unies, quelque 1,4 million de Palestiniens déplacés ont trouvé refuge.
Les responsables de l’administration Biden ont d’abord considéré que les promesses de M. Netanyahou d’attaquer Rafah étaient rhétoriques.
Mais les discussions avec le premier ministre, y compris la visite du secrétaire d’État Antony Blinken la semaine dernière, ont convaincu les responsables américains du sérieux de M. Netanyahou.
Lors d’une interview accordée à CNN le mercredi 9 mai 2024, M. Biden a promis de cesser de fournir des bombes et des obus d’artillerie si Israël va de l’avant à Rafah, après que son administration a confirmé qu’elle avait déjà interrompu l’envoi de milliers de bombes.
M. Biden, qui s’est entretenu pour la dernière fois avec M. Netanyahou le lundi 6 mai, a présenté son point de vue sur Rafah « de manière répétée et directe », a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, ajoutant que l’invasion était désormais « un choix qu’Israël devra faire ».
« Nous espérons qu’il ne le fera pas », a ajouté M. Kirby.
M. Netanyahu, qui s’est engagé à éliminer le Hamas, auteur de l’attaque la plus meurtrière jamais menée contre Israël le 7 octobre, a publiquement balayé les avertissements de M. Biden.
« Si nous devons rester seuls, nous resterons seuls », a-t-il déclaré.
L’ambassadeur d’Israël à Washington, Michael Herzog, a déclaré qu’il avait « toute son admiration » pour M. Biden, mais que la menace de retenir les armes américaines était « inacceptable » et « envoyait un mauvais message » aux adversaires d’Israël.
Le rival républicain de M. Biden aux élections de novembre, l’ancien président Donald Trump, a accusé M. Biden de se ranger du côté du Hamas.
Mais les relations de M. Trump avec M. Netanyahou ont également été tendues, ce dernier ayant rapidement reconnu la victoire de M. Biden aux élections de 2020, que M. Trump a refusé de concéder.
© avec l’AFP
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