Ces deux pays africains relancent un projet hydroélectrique de 3000 milliards

Zambie et le Zimbabwe hydrolectrique

Crédits photo : Pexels

Avec une crise énergétique aiguë marquée par de nombreuses coupures, la Zambie et le Zimbabwe tentent de raviver leur collaboration sur un projet hydroélectrique.

En effet, la Zambie et le Zimbabwe confrontés à des délestages massifs, misent sur un ambitieux projet hydroélectrique pour sortir leurs populations des ténèbres.

Il s’agit de l’initiative de Batoka Gorge, évaluée à 5 milliards de dollars (approximativement 3000 milliards FCFA).

Ce projet titanesque, prévu sur le fleuve Zambèze qui marque la frontière naturelle entre les deux États, pourrait générer 2400 mégawatts d’électricité, une capacité vitale pour des pays où l’obscurité s’installe désormais jusqu’à vingt heures par jour.

L’Autorité commune du Zambèze vient d’obtenir le feu vert des gouvernements pour entamer une nouvelle phase de recherche d’investisseurs.

Son directeur général, Munyaradzi Munodawafa, a évoqué un calendrier ambitieux visant à finaliser le financement sous 18 mois, tout en soulignant la dépendance de ce délai à la confiance des marchés et à la stabilité politique bilatérale.

La situation actuelle témoigne d’une vulnérabilité structurelle inquiétante. En territoire zambien, où les sources hydroélectriques fournissent plus de 80% de l’approvisionnement national, l’économie aurait déjà perdu 1,3 milliard de dollars en 2024 du fait des interruptions de courant. Les habitants de Lusaka, la capitale, vivent au rythme d’un réseau électrique fonctionnant à peine quatre heures quotidiennement.

Le tableau n’est guère plus reluisant au Zimbabwe voisin. La production du barrage de Kariba Sud, infrastructure cruciale partagée entre les deux nations, s’est effondrée de plus de quatre cinquièmes depuis fin 2023.

Cette chute dramatique pousse la population à recourir massivement aux combustibles traditionnels, aggravant paradoxalement la pression environnementale dans une région déjà fragilisée par le dérèglement climatique.

Ce retour en grâce de Batoka Gorge intervient après plusieurs faux départs. Conceptualisé il y a plus d’une décennie, le projet avait été mis en sommeil suite à la pandémie et à des controverses entourant l’attribution des contrats initiaux à un consortium sino-américain.

La Zambie avait même formellement abandonné l’initiative en 2023, critiquant un manque de clarté dans les procédures. Les deux voisins prévoient désormais un nouvel appel d’offres international avant septembre 2025.

Cette renaissance s’inscrit dans une approche plus globale de sécurisation énergétique régionale. Le barrage existant de Kariba, véritable épine dorsale du réseau électrique binational, souffre d’un niveau d’eau historiquement bas.

Les experts pointent les sécheresses récurrentes, exacerbées par le phénomène El Niño et les bouleversements climatiques, comme facteurs principaux de cette précarité.

Pour répondre à ce défi hydrologique, les autorités envisagent également un projet pharaonique de transfert d’eau depuis le bassin du Congo, prévoyant de détourner annuellement 16 milliards de mètres cubes vers le Zambèze.

Cette solution, si elle venait à se concrétiser, représenterait un chantier d’une complexité technique et financière sans précédent dans la région.

La viabilité de ces ambitions dépendra largement de la crédibilité financière des deux partenaires. Le Zimbabwe peine sous le poids d’une dette extérieure avoisinant les 21 milliards de dollars, tandis que la Zambie tente encore de se relever d’un défaut de paiement déclaré en 2020.

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