En Côte d’Ivoire, suite au succès du concert de Josey, le journaliste Serge Pacome Didi a fait une analyse pertinente concernant les artistes ivoiriennes qui confient leur carrière à leur compagnon.
« Quand l’époux, le fiancé gère la femme et aussi l’artiste…
Eh oui, c’est la nouvelle tendance : confier sa carrière à son compagnon. Apparemment, cela fonctionne bien, au vu du succès que connaissent ces jeunes chanteuses.
Des concerts dans de grandes salles parisiennes au mois de mai dernier, avec Roseline Layo et Josey. L’ex-footballeur Serey Dié a surpris en pilotant lui-même avec brio l’organisation de ce concert très réussi de Josey au parc des expositions d’Abidjan le 14 août dernier. Une très belle reconversion pour l’ex-international ivoirien.
La chantre Morijah, soutenue par Willy Djeys, son fiancé et producteur, s’affirme de plus en plus sur de grandes scènes. Ce fut le cas avec son concert à guichet fermé au Palais de la Culture de Treichville, et aussi avec sa récente participation au Femua. « Déjà, c’est mon producteur, ensuite c’est mon fiancé, une personne exceptionnelle avec qui j’apprends beaucoup », confiait la chantre.
Des compagnons-producteurs très rigoureux avec leurs artistes, ce que confirme la chanteuse Josey : « En tant que producteur, Serey Dié est très rigoureux. Il a été présent en amont et en aval de la réalisation de mon nouvel album. Il ne joue pas seulement le rôle de producteur, il fait aussi des suggestions et propose des idées. »
Roseline Layo reconnaît également l’apport de son époux dans l’avancée de sa carrière. À propos de son époux, elle déclare : « Chewe a su tracer ma carrière. »
Avoir pour manager, producteur, ou encore arrangeur son compagnon est une forme de collaboration qui, il y a quelques années, a été très bénéfique pour certaines chanteuses, notamment pour Pierrette Adam’s, dont l’époux, M. Duarte, était le producteur. À l’époque, patron d’une grande marque de cigarettes, M. Duarte a beaucoup investi financièrement pour faire de l’ex-hôtesse de l’air une grande star africaine. « Journal Intime », « Caterpillar » sont des albums à succès de la chanteuse qui l’ont fait connaître.
« Conon » est l’album qui a fait connaître aux mélomanes ivoiriens la chanteuse Mawa Traoré. Produit par M. Camara, son compagnon de l’époque, cet album, sorti en 1997, est le deuxième album de la chanteuse ; « Conon » a véritablement propulsé la chanteuse au-devant de la scène.
Ensuite, l’album « Taama » lui a valu une nomination aux Kora Music Awards. Malheureusement, les relations entre la chanteuse et son époux se sont détériorées. Le couple s’est séparé. Mawa continue la musique, mais malgré plusieurs autres sorties, elle n’a pas pu, à ce jour, rééditer le succès de son album « Conon », produit par son ex-compagnon.
Constance Aman, née Coumoin Amani Constance, l’une des grandes voix de la musique chrétienne en Côte d’Ivoire, a aussi pour manager et collaborateur son époux Serge Aman. Le chantre est fondateur de l’École des Adorateurs, une école de formation à l’Adoration et au chant.
Constance est la co-directrice, avec son époux, de Constance Gospel Organisation, et de la communauté chrétienne de l’Assemblée des Adorateurs.
Avoir son époux, son fiancé comme producteur, manager, ou arrangeur est certes avantageux, surtout lorsque les couples savent faire la part des choses. « En plus d’être mon manager, mon époux et moi travaillons en co-production sur mes sorties musicales. Bien que je gère ma carrière avec lui, il n’aime pas trop les médias, il est très effacé », nous confiait la chanteuse Lily Djeli.
Qu’à cela ne tienne, l’époux comme collaborateur proche de l’artiste justifie lui-même les absences de son épouse dans le foyer, ses entrées et sorties tardives à la maison, ce qui réduit les crises de jalousie. C’est l’époux lui-même qui gère la femme, la mère et aussi l’artiste. Les bénéfices sont donc très bien gérés en famille », a-t-il écrit sur sa page Facebook.