La Russie ne cesse de gagner de la place en Afrique à travers ses exportations de céréales. La Russie affiche en effet des chiffres éloquents concernant ses exportations céréalières vers le continent africain.
Concrètement, le premier trimestre 2025 a été marqué par une progression spectaculaire des volumes acheminés. C’est le signe d’une stratégie d’implantation durable de Moscou sur les marchés africains.
Des apports en céréales de la Russie différents d’un pays d’Afrique à un autre
Les données communiquées le jeudi 10 avril 2025 par Rosselkhoznadzor, l’autorité russe de surveillance agricole, révèlent une augmentation particulièrement saisissante vers certains pays.
Le Nigeria, notamment, a vu ses importations de céréales russes quadrupler pour atteindre 210 000 tonnes.
Au total, entre janvier et début avril, ce sont 11,8 millions de tonnes de céréales et produits dérivés qui ont quitté les ports russes selon le système FGIS Argus-Fito, cité par l’agence gouvernementale.
La dynamique s’observe également dans d’autres nations africaines.
La Tunisie enregistre une hausse de 78% de ses importations de blé russe (191 000 tonnes), tandis que le Maroc connaît une progression de 72% (147 000 tonnes).
Plus frappant encore, le Mozambique a multiplié par douze ses achats, totalisant désormais 74 000 tonnes.
« Les exportations de blé vers Israël, le Bangladesh, le Sénégal et le Togo, ainsi que les exportations d’orge vers l’Arabie saoudite, Israël et la Libye, ont débuté depuis les ports de la région de Leningrad », précise Rosselkhoznadzor, illustrant la diversification géographique des débouchés russes.
Cette accélération entre dans un plan plus vaste. Vladimir Poutine a fixé en 2024 un objectif ambitieux : augmenter de 50% les exportations agricoles d’ici 2030, par rapport au niveau de 37 milliards de dollars enregistré en 2021.
C’est un pari qui semble en bonne voie, puisque selon le ministère russe de l’Agriculture, les exportations alimentaires vers l’Afrique ont déjà franchi la barre des 7 milliards de dollars en 2024, soit une croissance de 19% en un an.
L’Égypte demeure le principal partenaire africain de Moscou dans ce domaine, important non seulement du blé mais aussi des huiles végétales, des légumineuses et divers produits transformés.
L’Algérie occupe la deuxième position, suivie par la Libye, le Kenya et la Tunisie. Dans cet ensemble, les céréales représentent 87% de la valeur des exportations alimentaires russes vers le continent.
Un fait marquant illustre cette montée en puissance : la Russie a récemment détrôné la France comme premier fournisseur de blé au Maroc.
Selon Rouslan Khassanov, responsable du Centre moscovite d’évaluation de la qualité des céréales, cette percée s’explique par « la compétitivité des prix russes et les stocks limités français ».
Cette offensive céréalière de la Russie vers l’Afrique s’accompagne d’initiatives similaires vers d’autres régions, comme le montre le triplement des livraisons de sarrasin vers la Chine, atteignant 127 000 tonnes sur la période considérée.