L’ancien président du Nigeria, Yakubu Gowon, dernier père fondateur vivant de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ne pardonnera pas un éclatement de cette institution qu’il a eu l’idée de fonder avec ses paires de l’époque.
« Ni ma génération, ni les générations actuelles ou futures, ne comprendront ou ne pardonneront l’éclatement de notre communauté », a-t-il déclaré.
Ce mercredi 21 février 2024, il a appelé à la levée des sanctions contre les pays ouest-africains dirigés par des régimes militaires issus de coups d’État. À savoir le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
« Je demande à tous les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest d’envisager immédiatement la mise en œuvre des mesures suivantes : levée de toutes les sanctions imposées au Burkina Faso, à la Guinée, au Mali et au Niger [quatre pays dirigés par des pouvoirs de transition, à l’issue de coups d’État militaires, Ndlr] ; retrait par le Burkina Faso, le Mali et le Niger de leur avis de quitter la Cédéao ; la participation des 15 chefs d’État de la Cédéao à un sommet pour discuter de l’avenir de la communauté, de la sécurité et de la stabilité régionale. »
À quelques jours du sommet extraordinaire de la CEDEAO, prévu pour ce samedi 24 février 2024 à Abuja au Nigeria, l’ex-dirigeant implore la restauration de la cohésion au sein de l’organisation sous-régionale.
Dans sa déclaration, Yakubu Gowon, figure emblématique de la politique ouest-africaine a prévenu contre la portée dévastatrice que pourrait avoir une désunion au sein de l’institution.
Il a fait savoir que « la CEDEAO est plus qu’une coalition d’États ».
Dans l’optique de maintenir la cohésion au sein de l’instance, l’ancien Chef d’État a exhorté les dirigeants actuels des 15 pays membres à mettre de côté leurs différends et à travailler ensemble pour reconstruire et renforcer la CEDEAO.
Notons que l’institution ouest-africaine est au bord d’un effondrement interne depuis l’annonce du retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
Pour rappel, Yakubu Gowon a dirigé le Nigeria de 1966 à 1975. Il est également le dernier père fondateur vivant de la CEDEAO.
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