CEDEAO : après le retrait de l’AES, ce pays membre va recevoir 1300 milliards

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Crédit Photo : Site de l'Assemblée nationale Française

Alors que les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso, Mali et Niger – ont officialisé leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, un autre acteur majeur de la CEDEAO affiche une santé économique florissante.

Le Nigeria, géant démographique et grosse puissance économique régionale, s’apprête en effet à bénéficier d’un financement colossal de 1300 milliards de francs CFA.

Concrètement, la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé la mobilisation d’une enveloppe de 2,2 milliards de dollars pour transformer le paysage agricole nigérian à travers l’implantation de zones agro-industrielles dans 28 États du pays.

L’initiative vise un triple objectif : consolider la sécurité alimentaire, réduire la dépendance aux importations et générer des milliers d’emplois dans le secteur agricole.

Le président de la BAD, Akinwumi Adesina, a dévoilé ce projet ambitieux le 8 avril 2025 à Kaduna, dans le nord du Nigeria, lors du lancement de la première phase du programme.

Cette étape initiale, concernant cinq États, bénéficie déjà d’un financement de 520 millions de dollars (309 milliards FCFA), une somme annoncée depuis 2022.

« Nous avons pu mobiliser 2,2 milliards de dollars d’intérêts d’investissement pour soutenir la deuxième phase à travers le Nigeria », a précisé Adesina devant un parterre de décideurs politiques et d’investisseurs.

Cette opération financière d’envergure mobilise plusieurs partenaires internationaux aux côtés de la BAD : la Banque arabe pour le développement économique en Afrique, Afreximbank, la société Sahara Farms, ainsi que des institutions financières françaises et américaines.

Il faut savoir que le Nigéria, première puissance économique de la CEDEAO, mais aussi grosse puissance économique du continent, a néanmoins déboursé 4,7 milliards de dollars en 2024 pour importer des denrées alimentaires de base de ses voisins, dont l’AES, selon les chiffres communiqués par la BAD. C’est une situation aberrante pour une nation disposant d’un potentiel agricole considérable.

Les zones agro-industrielles projetées visent précisément à corriger ce déséquilibre chronique.

En rapprochant les infrastructures de transformation des bassins de production, le programme entend réduire considérablement les pertes post-récolte, optimiser les chaînes de valeur et faciliter l’accès au marché pour les petits exploitants.

Au-delà des considérations économiques, ces pôles de développement devraient stimuler l’emploi rural, notamment pour les femmes et les jeunes, tout en dynamisant l’économie locale.

L’agriculture, qui représente déjà un quart du PIB nigérian et emploie plus de 70% de la population rurale, pourrait ainsi devenir le moteur d’une transformation inclusive et durable du pays.

Dans un contexte régional marqué par les tensions diplomatiques et les reconfigurations géopolitiques, cet investissement massif dans le Nigeria souligne la persistance des dynamiques économiques au sein de la CEDEAO, malgré les turbulences institutionnelles provoquées par le départ des pays de l’AES.

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