AES : vers le retour du Mali, du Burkina Faso et du Niger dans la CEDEAO ?

Le Mali, le Niger et le Burkina Faso rappellent leurs ambassadeurs dans ce pays d'Afrique du Nord AES : après le lancement de ses nouveaux passeports, le bloc s'apprête à mettre en place un gros projet transfrontalier CEDEAO UEMOA

Crédits photo : X / Compte officiel du Colonel Assimi Goïta

Les pays membres de l’AES (le Mali, le Burkina Faso et le Niger) vont-ils réintégrer la CEDEAO ? C’est le sujet qu’a récemment abordé le président du Nigeria, Bola Tinubu.

En effet, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se trouve confrontée à un défi diplomatique complexe : réintégrer les pays membres de l’AES (le Mali, le Burkina Faso et le Niger) après leur retrait ou suspension consécutive à des coups d’État militaires.

Le président nigérian, Bola Tinubu, qui dirige actuellement l’organisation, a appelé à une gestion pragmatique et diplomatique de cette crise pour préserver la cohésion de l’espace communautaire.

Ces trois pays sahéliens ont invoqué l’article 91 du traité constitutif de la CEDEAO pour justifier leur retrait, en mettant en avant des priorités internes comme la lutte contre le terrorisme et la stabilisation politique.

Toutefois, leur absence affaiblit l’organisation dans des domaines cruciaux tels que la sécurité régionale, les migrations et les échanges économiques.

La continuité géographique et les interdépendances économiques entre ces nations et les autres membres de la CEDEAO rendent leur participation essentielle.

Le président Tinubu a prôné l’envoi de missions diplomatiques de haut niveau pour renouer le dialogue avec les gouvernements de transition de ces pays.

L’objectif est d’aplanir les différends et de poser les bases d’un retour progressif à l’ordre constitutionnel, condition sine qua non pour une réintégration à part entière. Cette approche pourrait être accompagnée de réformes institutionnelles de la CEDEAO afin de mieux répondre aux réalités actuelles.

Les répercussions d’une désintégration durable de l’organisation seraient considérables. Les échanges commerciaux transsahariens, qui jouent un rôle majeur dans l’économie régionale, pourraient être perturbés.

De plus, la lutte contre les groupes jihadistes, qui requiert une coordination transfrontalière, risque de perdre en efficacité.

Du côté social, des milliers de ressortissants de ces pays vivant dans d’autres États membres pourraient perdre les avantages de la libre circulation et des règles communautaires.

À moyen et long terme, une réflexion approfondie sur les sanctions imposées aux régimes militaires ainsi que sur leur impact sur les populations civiles est également nécessaire.

Une troïka d’experts pourrait être mise en place pour proposer des solutions adaptées aux enjeux géostratégiques de la région.

Cette crise représente une opportunité unique pour la CEDEAO de se réinventer et de renforcer son rôle d’intégrateur au sein de l’Afrique de l’Ouest.

Le dialogue et la diplomatie seront des outils clés pour surmonter ces défis et construire une communauté plus forte et plus résiliente.

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