Le président Cyril Ramaphosa s’est entretenu par téléphone, le mercredi 6 août 2025, avec son homologue américain Donald Trump à la veille de l’entrée en vigueur de droits de douanes de 30 % pour les exportations sud-africaines vers les États-Unis, a annoncé Pretoria ce jeudi 7 août 2025.
Visé par les droits de douanes le plus élevé d’Afrique subsaharienne, Pretoria est ciblé depuis des mois par des attaques de l’administration de Donald Trump lui reprochant de prétendues persécutions des fermiers blancs, ses politiques de discrimination positive et sa procédure contre Israël devant la Cour internationale de Justice pour la guerre à Gaza.
Le gouvernement sud-africain tente depuis des semaines d’obtenir une réduction de ces surtaxes américaines qui menacent 30.000 emplois selon Pretoria. Le gouverneur de la banque centrale du pays a, lui, évoqué le nombre de 100.000 emplois en danger.
L’entretien téléphonique, à l’initiative de Cyril Ramaphosa, a porté sur les questions commerciales, a indiqué la présidence jeudi.
« Les deux dirigeants se sont engagés à poursuivre leurs discussions en reconnaissant les diverses négociations commerciales dans lesquelles les États-Unis sont actuellement impliquées », précise le communiqué de la présidence sud-africaine.
« Les équipes des deux pays impliquées dans les négociations commerciales poursuivront des discussions plus détaillées », est-il ajouté.
M. Ramaphosa « a contacté le Président Trump par téléphone hier [mercredi] matin dans le cadre d’efforts de négociation renouvelés de l’Afrique du Sud sur les accords commerciaux », a indiqué le ministère de la Présidence dans un communiqué distinct.
La ministre Khumbudzo Ntshavheni a déclaré jeudi à la presse que Cyril Ramaphosa était « déterminé à conclure un accord le plus rapidement possible ».
Les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial de l’Afrique du Sud par pays, après la Chine.
Les nouveaux droits de douane devraient affecter en particulier les secteurs sud-africains de l’agriculture, de l’automobile et du textile, selon Pretoria.
L’absence d’accord avec les États-Unis a suscité des critiques en Afrique du Sud contre l’équipe dirigeante, y compris au sein de la coalition gouvernementale.
Mardi, lors d’un entretien à l’AFP, le chef de la diplomatie sud-africaine Ronald Lamola avait assuré que les reproches de l’administration Trump envers les politiques sud-africaines n’avaient « pas été mises pour le moment sur la table » des négociations commerciales, tout en dénonçant des interférences de Washington dans les affaires intérieures du pays.
« Qu’il soit bien clair que l’agenda de transformation du pays n’est pas négociable », a renchéri la ministre Ntshaveni jeudi, faisant notamment référence au programme de discrimination positive dans les entreprises baptisé « Black Economic Empowerment » (BEE).
Avec AFP