Grande figure du secteur minier au niveau international, l’Australie inspire fortement les pays du continent africain avec un sous-sol riche. C’est le cas de l’Egypte qui ambitionne de devenir un pôle minier africain à l’image de l’Australie.
Le Caire accueille le Forum minier d’Égypte 2025
Sous le slogan « Accélérer la découverte commerciale, l’exploration, l’extraction et la réalisation de matériaux à valeur ajoutée », la quatrième édition du Forum minier d’Égypte s’ouvre ce mardi 15 juillet au Caire, pour deux jours d’intenses échanges entre investisseurs, gouvernements et opérateurs du secteur.
L’événement est porté par le ministère du Pétrole et des Ressources minérales égyptien, avec une participation de haut niveau, marquant une nouvelle étape dans l’ambition du pays de devenir un hub régional des industries extractives.
Karim Badawi, ministre égyptien du Pétrole et des Ressources minérales, prononcera le discours inaugural, aux côtés de figures internationales telles que Gillian Duran, PDG de AngloGold Ashanti International, et Yasmin Fouad, ministre de l’Environnement, qui défendra la vision d’une exploitation minière verte en Égypte.
Des réformes profondes pour un secteur stratégique
Le forum se tient alors que l’Égypte opère une restructuration majeure de son secteur minier.
L’ancienne autorité des propriétés minières a été transformée en un organisme économique baptisé « Minéraux et Industries minières Authority », chargé de piloter la stratégie nationale.
Un nouveau cadre législatif est en place, visant à simplifier les procédures, renforcer la transparence et attirer les investisseurs étrangers.
Ces réformes ambitionnent de faire passer la contribution du secteur minier de moins de 1 % à 5-6 % du PIB national dans les prochaines années.
L’Égypte, riche d’une géologie favorable et d’une infrastructure moderne, veut tirer profit de son potentiel inexploité pour devenir un pôle minier africain, à l’image du modèle australien.
Des acteurs mondiaux au rendez-vous
L’événement rassemble plus de 5 000 visiteurs et 300 délégués, venus des quatre coins du monde. Parmi eux, des géants du secteur comme Barrick Gold ou AngloGold Ashanti, mais aussi des figures montantes comme Lotus Gold, Aton Resources Canada, ou encore Swedi Electric, côté égyptien.
Le forum prévoit plusieurs conférences stratégiques, dont une session ministérielle sur les politiques régionales d’investissement, une réunion des gouverneurs pour améliorer la gouvernance locale du secteur, ainsi qu’un débat d’ambassadeurs sur le climat des affaires en Égypte.
L’édition 2025 met également en lumière des projets miniers emblématiques comme la mine de Sukari, ou les gisements aurifères du désert oriental, rattachés au bouclier arabe nubien.
Technologie, législation et environnement
Au deuxième jour, les débats porteront notamment sur la nouvelle loi sur les biens miniers, les valeurs ajoutées industrielles autour des ressources naturelles, ainsi que les solutions numériques avec la présentation du portail d’investissement minier en ligne.
Des experts techniques interviendront également sur l’utilisation des technologies avancées dans la prospection et l’extraction, dans une optique de durabilité et de rentabilité.
Devenir un pôle minier africain
Au-delà de ses frontières, l’Égypte souhaite incarner une puissance minière africaine.
Le forum réunit des ministres venus de Jordanie, d’Arabie Saoudite, du Zimbabwe, mais aussi des représentants de l’Union africaine, de gouverneurs de provinces riches en ressources et d’ambassadeurs de pays miniers comme le Canada ou l’Australie.
Dans un monde où les ressources minérales stratégiques — lithium, cuivre, or, terres rares — prennent une dimension géopolitique majeure, l’Égypte entend se positionner comme un acteur central, aussi bien pour les marchés africains que pour les chaînes d’approvisionnement mondiales.