Ce pays quitte la FAO et ordonne la fermeture de ses bureaux

FAO

Credit Photo : DR

Le Nicaragua a annoncé son retrait de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et a exigé la fermeture de ses bureaux à Managua, échaudé par un rapport affirmant que la faim a augmenté dans le pays d’Amérique centrale.

« L’attitude de la FAO est inacceptable, inadmissible et irrespectueuse. En conséquence, nous communiquons le retrait du Nicaragua de cette organisation et exigeons la fermeture de sa représentation et de ses bureaux au Nicaragua immédiatement », indique un communiqué signé du ministre des Affaires étrangères Valdrack Jaentschke.

Selon le rapport de la FAO, la prévalence de la sous-alimentation au Nicaragua est passée de 17,8% en 2018 à 19,6% en 2023.

En Amérique latine et dans les Caraïbes, seuls Haïti (50,4%) et le Honduras (20,4%) sont dans une situation plus dégradée.

Le gouvernement nicaraguayen dit rejeter le rapport « pour son manque d’objectivité, de rigueur méthodologique, pour contenir des informations fausses, avec une tendance interventionniste, agressive et diffusée de manière malveillante à des fins politiques ».

L’économiste nicaraguayen en exil Enrique Saenz estime que les conclusions de la FAO « sont le résultat du modèle économique imposé par la dictature bicéphale » du Nicaragua, en référence au président Daniel Ortega et à son épouse Rosario Murillo, désignée co-présidente à la faveur d’une récente réforme constitutionnelle.

« Près de 30% des Nicaraguayens ne gagnent même pas suffisamment pour se nourrir (…) il est donc logique que la faim, la malnutrition et l’anémie augmentent », a-t-il écrit sur X.

Daniel Ortega, un ancien guérillero de 79 ans qui a dirigé le Nicaragua dans les années 1980 après le triomphe de la révolution sandiniste, est revenu au pouvoir en 2007.

Il est accusé par les Etats-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique latine d’avoir instauré une autocratie avec sa femme, de six ans sa cadette, nommée en 2017 vice-présidente.

Le couple a radicalisé ses positions et renforcé son contrôle sur la société nicaraguayenne après les manifestations antigouvernementales de 2018, dont la répression a fait 320 morts selon l’ONU.

Depuis, quelque 5.600 ONG ont dû cesser leurs opérations au Nicaragua et environ 450 politiciens, hommes d’affaires, journalistes, intellectuels, militants des droits humains et membres du clergé, considérés « traîtres à la patrie », ont été expulsés et déchus de leur nationalité.

© AFP

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp