C’est une aubaine pour Aliko Dangote, dont l’une des sociétés a récemment relancé la production de voitures : le Nigeria resserre sa politique d’importation de véhicules étrangers.
Pour rappel, l’initiative gouvernementale a été annoncée lors de l’inauguration du Groupe de travail sur la révolution industrielle à Abuja. Elle marque un tournant décisif dans la stratégie industrielle du pays le plus peuplé d’Afrique.
John Owan Enoh, ministre nigérian de l’Industrie, a clairement exposé les ambitions du pays : « Nous devons cesser de contribuer à la création d’emplois à l’étranger et non à des emplois créés dans le pays ».
Cette déclaration s’inscrit dans une vision plus large de transformation économique, visant à repositionner le Nigeria comme un acteur majeur de l’industrie automobile africaine.
La restriction d’importation de voitures étrangères au Nigeria ; une bonne nouvelle pour Aliko Dangote
Cette restriction des importations automobiles trouve déjà un écho favorable auprès des industriels locaux, notamment Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique.
Sa nouvelle coentreprise, Dangote Peugeot Automobile Nigeria (DPAN) Limited, illustre parfaitement cette dynamique de renaissance industrielle.
L’entreprise a déjà lancé l’assemblage de plusieurs modèles Peugeot dans son usine de Kaduna, dont le SUV 3008 GT et le pick-up Landtrek 4×2, avec une capacité de production quotidienne de 120 véhicules.
Le partenariat stratégique entre Dangote Industries Limited, plusieurs États fédérés nigérians et le groupe Stellantis représente un modèle de collaboration internationale tout en préservant les intérêts nationaux.
Cette alliance démontre la volonté du Nigeria de développer une industrie automobile locale compétitive, capable de répondre aux besoins du marché national tout en créant des emplois durables.
Le ministre Enoh a d’ailleurs souligné son souhait de voir d’autres constructeurs internationaux, comme Toyota, suivre cette voie en établissant des unités d’assemblage local.
Cette approche témoigne d’une vision à long terme où le Nigeria ne serait plus simplement un marché de consommation, mais un véritable centre de production automobile pour l’Afrique de l’Ouest.
Cette politique industrielle ambitieuse s’inscrit dans un mouvement plus large de « révolution industrielle » nigériane, comme l’a proclamé le ministre lors de son discours à Abuja : « Que l’histoire nous retienne comme la génération qui a refusé de laisser le Nigeria rester une économie de consommation. »
Un pari audacieux qui pourrait redéfinir l’avenir industriel du géant ouest-africain.