La Serbie a annoncé ce lundi 23 juin 2025, l’arrêt de toutes ses exportations d’armes, de munitions et de matériel militaire, en plein conflit entre l’Iran et Israël et au moment où la Russie, dont Belgrade est restée proche, lui reproche d’en vendre à l’Ukraine.
La décision d’arrêter toute exportation d’armes – un marché à 1,6 milliard d’euros par an selon les derniers chiffres officiels disponibles – souligne l’équilibre de plus en plus précaire de la diplomatie du président serbe, qui marche sur une ligne de crête entre ses aspirations européennes et ses liens historiques forts avec la Russie.
Nous « avons littéralement tout arrêté, nous n’exportons rien. Tout est arrêté », a déclaré Aleksandar Vucic, interrogé par un journaliste sur les exportations d’armes et les relations de son pays avec l’Iran et Israël – deux alliés de la Serbie.
« En accord avec les instructions du président de la République, l’exportation des armes et de tout équipement militaire produit en Serbie est suspendu », a confirmé dans la soirée le ministère de la Défense dans un communiqué, ajoutant que dans le futur toute exportation devra être autorisée par les ministères et par le Conseil de sécurité nationale.
Quelques heures auparavant, les services de renseignement russes avaient à nouveau tancé Belgrade en affirmant que la Serbie vendait, en passant par des pays tiers, des munitions à l’armée ukrainienne.
La vente d’armes à Israël en pleine guerre à Gaza – pour plusieurs millions d’euros selon plusieurs enquêtes menées par des médias serbes – a aussi été critiquée par une partie de l’opinion serbe. Dimanche, une manifestation a été organisée à Belgrade pour en demander l’arrêt.
L’annonce arrive également en pleine guerre entre l’Iran et Israël, et au lendemain de bombardements américains sur des installations nucléaires en Iran.
« Où devons-nous exporter ? Je ne peux pas exporter en Asie, en Afrique, je ne peux pas exporter en Europe, je ne peux pas exporter en Amérique… Où, à qui voulez-vous que j’envoie des munitions ? En Antarctique ? », a aussi dit M. Vucic, dont le parti de droite nationaliste, le SNS, est au pouvoir depuis plus de 10 ans.
Avec AFP