Les autorités chinoises ont mis en garde des humoristes qui plaisantent sur les rapports entre hommes et femmes, suggérant qu’ils devaient critiquer de manière constructive plutôt que « chercher à faire rire pour faire rire ».
Après la publication sur les réseaux sociaux du spectacle d’une humoriste qui évoquait un mariage toxique, les autorités de la province du Zhejiang (dans l’est de la Chine), l’ont interpellé dans un article publié le dimanche 20 juillet 2025, sur le réseau social chinois WeChat.
Le service chargé de la publicité dans le Zhejiang a reproché à certains talk-shows de devenir un « champ de bataille émotionnel », réduisant les questions de genre à une « opposition entre les hommes et les femmes ».
« La critique est évidemment permise, mais elle doit être constructive et ne pas tourner autour de l’opposition entre les sexes pour le plaisir d’être drôle », ont déclaré les responsables régionaux dans la publication.
« Au lieu de se moquer des +hommes aveuglément confiants+, il est préférable d’explorer les causes sociales de cette mentalité », a suggéré le service régional.
« Au lieu de ridiculiser aveuglément les +femmes matérialistes+, il vaut mieux réfléchir à la manière dont le consumérisme façonne les rôles des hommes et des femmes », a-t-il poursuivi.
L’avertissement ne cite pas de noms, mais mentionne l’émission de la plateforme iQiyi, The King of Stand-up Comedy.
Début juillet, l’émission diffusait un sketch de Fan Chunli – aussi appelée Fangzhuren- , une humoriste de 50 ans, dont le numéro portait sur son mariage toxique. Des spectateurs avaient été émus aux larmes, certains se sont levés pour l’applaudir lorsqu’elle a révélé avoir quitté son ex-mari.
Des extraits de sa prestation ont largement circulé sur Internet en Chine, donnant une large notoriété à cette ancienne agente d’entretien de la province du Shandong.
La scène artistique chinoise a toujours été censurée par le Parti communiste mais sous la décennie du président Xi Jinping, les autorités ont renforcé leur surveillance, réprimant presque toutes les formes de militantisme féministe indépendant, considérées comme un défi à l’autorité.
Mais l’avertissement de dimanche a suscité quelques critiques en ligne. « Juste dire les faits provoque une opposition entre les hommes et les femmes ? », interroge l’un des commentaires les plus populaires sur un autre réseau social chinois, Weibo.
« Dès qu’on parle d’un sujet du point de vue des femmes, on appelle ça de l’opposition des genres. N’est-ce pas un peu trop sensible ? », publie un autre compte.
Avec AFP