La Chine, un membre important du groupe des BRICS, a approuvé un projet de barrage hydroélectrique pharaonique dans l’une des gorges de l’Himalaya.
Sa capacité de production électrique pourrait être trois fois supérieure à celle du barrage des Trois-Gorges, actuellement le plus puissant du monde.
Pour certains observateurs, cette infrastructure gigantesque pourrait porter un coup fatal à l’écosystème de la zone.
On connaissait, en Chine, le célèbre barrage des Trois Gorges, sur les bords du fleuve Yangtsé : c’est le plus gros barrage au monde, avec une capacité autour de 22 gigawatts.
Le nouveau barrage sera capable de produire trois fois plus, une capacité estimée à 60 gigawatts. Jamais une telle puissance n’a jusqu’ici été atteinte dans le monde sur un projet de barrage hydroélectrique.
L’ouvrage impressionne aussi de part sa situation géographique dans l’Himalaya : il sera construit au fond d’un canyon très profond, en contrebas d’un sommet de montagne culminant à plus de 7 000 mètres d’altitude.
C’est grâce à un dénivelé record que le barrage pourra atteindre une puissance aussi élevée. Une hauteur de 2 500 mètres, l’équivalent d’une tour d’immeuble qui atteindrait 833 étages.
À titre de comparaison, le dénivelé du barrage des Trois Gorges n’est « que » de 113 mètres.
Pour le moment, la Chine ne donne pas de détail sur le lieu précis, ni sur le calendrier. Les informations sont délivrées au compte-gouttes, car Pékin sait que ce projet ne fait pas l’unanimité et suscite nombre de critiques.
Barrage hydroélectrique : menace pour la biodiversité
Selon les défenseurs de l’environnement, cet énorme ouvrage est une menace pour la biodiversité dans une région connue notamment pour sa richesse animale, avec la présence de félins sauvages.
Le barrage pourrait aussi mettre en danger les populations tibétaines, déjà confrontées aux risques de séisme. Le creusement de nombreux tunnels dans la montagne et les déviations de fleuves pourrait accentuer le risque.
Des associations de défense de Tibétains redoutent également que la construction du barrage se traduise par des déplacements de population, des habitants qui devront quitter leurs villages pour laisser place aux travaux.