Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a vanté ce mercredi 16 juillet 2025 à Nouakchott les bienfaits de l’immigration, qui a contribué aux « progrès et à la bonne situation économique » de son pays, mais a souhaité qu’elle soit « régulière et ordonnée ».
M. Sanchez effectue une visite dans ce pays situé sur la côte atlantique ouest-africaine qui sert de point de départ à de nombreux migrants venus de tout le continent pour tenter de rejoindre l’Europe clandestinement en entreprenant un périlleux voyage en mer en quête d’un avenir meilleur.
Dans une déclaration à la presse à Nouackchott, en présence du président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, le Premier ministre espagnol a évoqué le « développement des pays qui sont aujourd’hui les destinataires (des flux migratoires) comme l’Espagne » qui a été un pays d’émigration.
« Aujourd’hui, les progrès et la bonne situation économique de l’Espagne doivent beaucoup à l’apport de l’immigration, à ces personnes venues y développer leur projet de vie », a-t-il dit.
Il s’est dit favorable à une coopération « avec des pays comme la Mauritanie » mais pour « garantir une migration sûre, régulière, ordonnée, qui profite mutuellement à nos sociétés ».
Les délégations mauritanienne et espagnole ont par ailleurs signé mercredi à Nouakchott quatre accords dans les domaines des transports et des infrastructures, de la sécurité sociale, de la cybersécurité ainsi que des parcs nationaux, selon un communiqué du gouvernement espagnol.
M. Sánchez avait effectué fin août 2024 une tournée dans trois pays ouest-africains points de départ de migrants dont la Mauritanie, pour aider au développement de la « migration circulaire », c’est-à-dire l’envoi en Espagne de travailleurs formés en fonction des besoins de l’économie espagnole.
Nouakchott et Madrid s’étaient alors mis d’accord pour gérer ensemble les flux migratoires.
Des milliers de migrants ont perdu la vie ces dernières années en tentant de rejoindre l’Europe depuis l’Afrique via l’archipel espagnol des Canaries, à bord d’embarcations souvent surchargées. Sur la seule année 2024, l’ONG espagnole Caminando Fronteras a établi un bilan de 10.457 personnes mortes ou disparues en mer.
Après une année record en 2024, marquée par l’arrivée de 46 .843 migrants aux Canaries, le rythme s’est nettement ralenti ces derniers mois, avec 10 .882 arrivées entre janvier et mi-mai, soit une baisse de 34,4 % par rapport à la même période l’année précédente, selon le ministère de l’Intérieur.
Avec AFP