Prenons la Terre et découpons-la au niveau de l’équateur et du méridien de Greenwich. Un seul pays au monde se situe de part et d’autre de ces deux lignes imaginaires : les Kiribati.
Ce petit État insulaire d’Océanie composé de 33 îles dispose ainsi de territoires à la fois au nord et au sud de la latitude zéro (l’équateur) et à l’est et à l’ouest du 180e méridien (ou «antiméridien»).
D’une superficie maritime de 3,5 millions de km² (autant qu’un territoire comme l’Inde), la République des Kiribati possède une autre particularité : il a longtemps été l’un des seuls à être traversé par la ligne internationale de changement de date.
Jusqu’en 1995, l’est du pays pouvait ainsi avoir près d’un jour de «retard» sur l’ouest du pays.
«C’était le plus important décalage horaire du monde (23 heures) puisque, lorsque le soleil se levait le dimanche sur Tarawa, la capitale, qui est à l’ouest de l’État, la journée du samedi commençait à peine sur l’île Christmas, à l’est», souligne Encyclopædia Universalis.
Un pays menacé par la montée des eaux
Pour des raisons administratives, le gouvernement des Kiribati a choisi en 1995 de déplacer à l’est cette ligne de changement de date.
Cela explique que le fuseau horaire UTC+14 ne soit pas rectiligne mais en forme de zigzag afin d’inclure les îles les plus orientales.
Depuis, les quelque 130.000 habitants des Kiribati vivent tous à la même date mais sur trois fuseaux horaires différents (de UTC+12 à l’ouest à UTC+14 à l’est).
Cette particularité fait des Kiribati le pays le plus en avance sur le reste du monde et l’un des premiers à fêter le Nouvel an.
L’île Caroline, inhabitée, doit d’ailleurs son surnom d’«île du millénaire» au fait qu’elle a été «la première terre sur laquelle s’est levé le soleil du troisième millénaire».
Fait amusant : il existe une différence de 24 heures entre l’île Christmas, à l’est des Kiribati (UTC+12) et Honolulu, capitale de l’État américain d’Hawaï (UTC-10), alors que les deux territoires se situent à la même longitude !
Les rares touristes à visiter les Kiribati (à peine 12.000 par an) sont attirés en particulier par ses plages de sable blanc et ses récifs coralliens.
Comme d’autres États insulaires du Pacifique (Tuvalu, Vanuatu…), il pourrait faire partie des premiers pays à disparaître à cause de la montée des eaux. Son point culminant atteint à peine les 81 mètres d’altitude.