L’Algérie, pays du Maghreb, semble vouloir couper les ponts avec la langue française. Tout du moins à un certain niveau.
Concrètement, l’Algérie franchit un pas dans sa politique linguistique en envisageant la suppression de la version française du Journal Officiel.
En effet, trente-neuf députés (39) ont déposé un projet de loi radical visant à écarter définitivement le français des institutions officielles.
Le texte prévoit des sanctions judiciaires contre toute publication en français des textes légaux et réglementaires.
Les parlementaires justifient cette mesure par la protection de l’identité nationale et la volonté de rompre avec l’héritage colonial.
La transformation numérique accompagne cette initiative.
C’est ainsi que le Journal Officiel sera désormais diffusé uniquement en langue arabe, avec une traduction des accords internationaux en anglais ou dans la langue du pays partenaire.
Mais ce n’est pas tout. La version arabe prévaudra juridiquement.
Il faut savoir que cette démarche s’inscrit dans une histoire linguistique complexe.
Depuis la loi de 1991 sur la généralisation de l’arabe, l’Algérie a connu plusieurs phases d’arabisation.
L’initiative actuelle marque une volonté claire de promouvoir l’arabe et l’anglais au détriment du français.
En toile de fond, les tensions diplomatiques franco-algériennes, notamment autour du Sahara occidental et de l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal, alimentent cette dynamique de rupture culturelle.