Le Maroc vient de s’imposer en empêchant 45000 Africains de se rendre illégalement en Europe.
En effet, depuis le début de l’année 2024, le pays du Maghreb a déjoué plus de 45 000 tentatives de traversées illégales vers le vieux continent, un chiffre qui témoigne de l’ampleur du phénomène et de la détermination des autorités marocaines.
Cette performance, annoncée par le ministère de l’Intérieur marocain, n’est pas le fruit du hasard.
Elle résulte d’une stratégie multidimensionnelle alliant contrôles frontaliers renforcés et surveillance accrue des côtes.
Le Maroc, conscient de sa position géographique stratégique, a fait de la lutte contre l’immigration clandestine une priorité nationale.
Mais au-delà des chiffres, c’est toute une approche qui se dessine. Le Maroc ne se contente pas de dresser des barrières.
Il s’attaque aux racines du problème en démantelant les réseaux criminels qui prospèrent sur la misère humaine.
Pas moins de 177 organisations impliquées dans le trafic d’êtres humains ont ainsi été démantelées depuis janvier.
Cette politique, saluée par l’Union européenne, place le Maroc dans une position délicate. D’un côté, il doit répondre aux attentes de ses partenaires européens en matière de contrôle migratoire.
De l’autre, il ne peut ignorer les réalités géopolitiques et humanitaires de son continent d’origine. Le sauvetage en mer de plus de 10 000 migrants depuis le début de l’année illustre cette dualité.
Le Maroc se trouve ainsi au cœur d’un dilemme : comment concilier les aspirations légitimes des jeunes Africains avec les exigences sécuritaires d’une Europe vieillissante ?
La réponse à cette question déterminera l’avenir des relations entre le Maghreb, l’Afrique subsaharienne et l’Europe.