Ce pays d’Europe du Nord veut lancer un nouveau type de centrale nucléaire capable de tenir dans un conteneur

Ce pays d’Europe du Nord veut lancer un nouveau type de centrale nucléaire capable de tenir dans un conteneur

Crédit Photo : Wikipedia

Une start-up danoise veut développer un réacteur nucléaire qui tient dans un conteneur maritime.

Ce réacteur fonctionnerait à pression atmosphérique. Autrement dit : il ne risque pas d’exploser. Pas besoin d’enceinte de confinement en béton armé, pas de turbines géantes. Juste un module compact, qu’on pourrait (presque) poser dans un champ.

Le thorium, c’est un peu “l’outsider” dans l’univers nucléaire. On en trouve partout, il est trois fois plus abondant que l’uranium, et il ne provoque pas de réaction en chaîne tout seul. Il doit d’abord être transformé en uranium 233, sous l’effet des neutrons. C’est plus lent, mais aussi beaucoup plus stable.

Ces réacteurs danois peuvent aussi utiliser une partie des déchets radioactifs qu’on stocke aujourd’hui pour des millénaires. Ils consomment notamment les transuraniens (plutonium, neptunium) qui posent les pires problèmes de stockage à long terme. Autrement dit : on pourrait produire de l’énergie en nettoyant l’héritage du nucléaire du XXe siècle !

Du prototype au réacteur nucléaire prêt à fissionner

Copenhagen Atomics ne sort pas de nulle part. L’équipe a déjà construit deux prototypes à l’échelle 1, sans matière fissile, pour valider tous les composants : les pompes, les échangeurs de chaleur, les circuits de sel, les systèmes de purification… Et ça tourne : plus de 10 000 jours d’exploitation cumulée sans accroc.

Grâce à l’argent du Conseil européen de l’innovation, l’entreprise prépare désormais un troisième prototype, celui qui ira jusqu’à la fission, en collaboration avec l’Institut Paul Scherrer, en Suisse. Un jalon décisif pour passer de la démonstration à l’électricité réelle.

100 mégawatts dans une boîte en acier

Un réacteur Copenhagen Atomics, c’est 100 mégawatts thermiques dans un caisson métallique. De quoi faire tourner une usine, une raffinerie ou une unité de dessalement pendant des décennies. L’idée n’est pas de remplacer les centrales géantes, mais de créer des flottes de petits réacteurs modulaires, livrés par camion ou par bateau, installés rapidement et sans gros travaux.

Un premier modèle commercial est prévu dès 2028. Ensuite, l’objectif est clair : multiplier les unités pour couvrir les besoins en chaleur industrielle, là où aujourd’hui on brûle encore du charbon ou du gaz.

Un argument de poids : le client n’achètera pas le réacteur. Pas de chèque à six zéros, le système fonctionnera sur un modèle “à la consommation”. Le client paye l’énergie consommée, et la filiale UK Atomics s’occupe de tout : construction, exploitation, maintenance, démantèlement.

Ce modèle évite l’un des freins majeurs du nucléaire : le coût initial exorbitant. Et avec un prix de l’électricité annoncé sous les 45 euros par mégawattheure, on entre dans une zone où même les renouvelables classiques commencent à froncer les sourcils.

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