La Pologne défie la Russie et possède à l’achat de 180 chars K2 sud-coréens déclenchant un séisme dans l’industrie de l’armement européenne.
Si l’acte est attendu pour la fin juin 2025, ses effets se font déjà sentir dans les états-majors européens. Ce contrat historique, le plus important jamais signé par la Corée du Sud dans le domaine militaire, propulse la Pologne au cœur d’un vaste programme de réarmement terrestre. Et redéfinit, par ricochet, les équilibres industriels sur le vieux continent.
La Pologne n’a pas peur de la Russie et entame une course aux chars d’assaut à marche forcée
Tout commence en 2022, lorsque la guerre revient en Europe de l’Est. En réaction à l’agression russe, la Pologne enclenche une refonte totale de ses capacités militaires. La stratégie est simple : acquérir vite, beaucoup, et moderne.
Dès 2024, un premier lot de 180 chars K2 est commandé. Des obusiers K9 et des avions FA-50 viennent compléter l’arsenal. Le pays veut se préparer au pire, tout en devenant le fer de lance de l’OTAN à l’est.
Avec ce nouveau contrat de 180 unités supplémentaires, le total prévu atteint 360 chars lourds de dernière génération. Objectif affiché : franchir la barre des 1 000 chars dans les années à venir, et s’imposer comme la première puissance terrestre d’Europe.
La transaction ne se limite pas à une livraison clef en main. Elle prévoit une collaboration industrielle approfondie entre Hyundai Rotem, constructeur du K2, et le groupe public polonais PGZ (Polska Grupa Zbrojeniowa).
Le K2 n’est pas une nouveauté. Il a été pensé dès les années 1990 pour remplacer les K1 sud-coréens. La production en série a débuté au début des années 2010.
Son design a été guidé par un impératif : répondre aux menaces d’un conflit symétrique dans un environnement dense et technologique.
Le K2 s’impose de plus en plus comme l’alternative crédible au Leopard 2 allemand, voire au Leopard 2A8. Moins lourd, plus agile, souvent moins cher, il séduit des pays qui cherchent à concilier puissance de feu et mobilité tactique.
Son système de conduite de tir, sa capacité à tirer en roulant, et sa modularité en font un candidat de choix pour les armées du XXIe siècle.
Face à cette percée, Berlin s’inquiète. Car ce que la Pologne importe aujourd’hui, d’autres clients européens pourraient l’envisager demain. Et le K2 pourrait, à terme, concurrencer les standards historiques du Vieux Continent.