Dans un contexte géopolitique en constante évolution, les visas Schengen font l’objet d’une attention particulière. L’Allemagne, l’un des piliers de l’espace Schengen, vient de prendre une décision inattendue qui soulève de nombreuses questions.
Le consulat allemand de Karachi, au Pakistan, a suspendu ses services de visas pour les ressortissants non européens.
Cette mesure, annoncée le 8 juillet 2024, invoque des « préoccupations sécuritaires imminentes » sans fournir plus de détails.
Elle intervient dans un climat tendu, marqué par des incidents violents visant des étrangers et des forces de l’ordre dans la mégapole pakistanaise.
Cette suspension aura un impact significatif sur les flux migratoires. En 2023, l’Allemagne était la destination privilégiée des Pakistanais dans l’espace Schengen, avec plus de 19 000 demandes de visas.
Malgré un taux de refus élevé, plus de 11 600 visas ont été accordés, témoignant de l’attractivité du pays.
La décision allemande s’inscrit dans un contexte plus large de durcissement des politiques de visas Schengen.
Depuis juin, l’Union européenne a augmenté ses frais de visa de 12,5% pour de nombreux pays tiers, dont le Pakistan.
Cette hausse, conjuguée à la forte demande, pourrait porter les dépenses des Pakistanais en frais de visa à plus de 6 millions d’euros.
Cette situation soulève des interrogations sur l’équilibre entre sécurité et mobilité internationale. Elle rappelle que les visas Schengen, au-delà de leur aspect administratif, sont un outil diplomatique et géopolitique de premier plan.